Document 6: Rigidités salariales et chômage classique

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Si le marché du travail est parfaitement concurrentiel et libre de toute entrave réglementaire, la libre négociation des salaires implique que les salaires s’adaptent tant que l’équilibre entre l’offre et la demande n’est pas établi. Dans ces conditions, une économie confrontée à une réduction d’activité ne devrait pas connaître le chômage. […]

Comment peut-on alors expliquer l’existence d’un chômage durable ? Le chômage ne peut persister que parce qu’il existe des institutions ou des réglementations qui empêchent la libre négociation des salaires. Le développement du pouvoir syndical, les législations sur le salaire minimum, les conventions collectives, le droit du travail en général limitent les possibilités d’ajustement instantané des salaires. C’est donc la rigidité des salaires qui est principalement responsable du chômage [dans l’approche néoclassique]. Ne pouvant librement négocier les salaires, les entreprises privilégient les ajustements de l’emploi pour s’adapter aux récessions. Les jeunes sans qualification ne peuvent trouver d’emploi parce que la loi contraint les entreprises à leur payer un salaire minimum trop supérieur à leur productivité.

Jacques Généreux, Introduction à l’économie, (1992), Seuil, coll. Points Economie, 2014

1. Conventions collectives : accords et contrats portant sur les garanties sociales de l’emploi et sur les conditions du travail.

Questions :

1. Expliquer la phrase en caractère gras ?

2. D’où viennent ces rigidités salariales ?

3. En vous appuyant sur un raisonnement néoclassique, expliquer l’origine du chômage.

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Questions :

1. Expliquer la phrase en caractère gras ?

Réponse : Le marché du travail n’est pas parfaitement concurrentiels car les prix ne sont pas flexibles et peuvent être rigides. En effet, des institutions et des réglementations peuvent empêcher la flexibilité salariale et donc l’ajustement par les prix sur le marché du travail.

2. D’où viennent ces rigidités salariales ?

Réponse : Les rigidités salariales sont la conséquence de l’intervention de l’Etat et de l’action des syndicats qui peuvent être à l’origine de réglementations du travail qui empêchent à la flexibilité salariale : législation nationale sur le salaire minimum, législation protectrice de l’emploi, système de protection sociale, conventions collectives qui définissent des règles de progression de salaire à l’ancienneté, des grilles salariales en fonction des professions etc.

3. En vous appuyant sur un raisonnement néoclassique, expliquer l’origine du chômage.

Réponse :

Le niveau de salaire réel dans le marché concret supérieur au salaire d’équilibre résulte donc de l’action d’’institutions politiques (l’Etat) et syndicales. A ce niveau, l’offre de travail augmentent car certains travailleurs sont incités à rentrer sur le marché du travail du fait du salaire plus élevé- par exemple, ou des jeunes individus qui seraient autrement restés étudiants à plein temps tandis que la demande de travail diminue du fait d’un niveau de salaire excessif relativement à la productivité marginale. Il en résulte un excès d’offre par rapport à la demande donc une situation du chômage.

Il s’agit ici d’un chômage classique qui résulte d’un niveau de salaire réel supérieur au salaire d’équilibre, en raison des obstacles à la baisse des salaires qui induisent un coût excessif de travail.

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