Lorsque l’on étudie les systèmes de protection sociale, leur mode de fonctionnement et de financement, on constate qu’ils sont structurés autour de deux archétypes : le modèle bismarckien (fondé sur la conception du chancelier Bismarck) et le modèle beveridgien (reposant sur les idées de l’économiste Beveridge).[…]
Plusieurs principes sous-tendent ce modèle [le modèle bismarkien]:
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protection fondée uniquement sur le travail et sur la capacité des individus à s’ouvrir des
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droits grâce à leur activité professionnelle ;
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protection obligatoire ;
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protection reposant sur une participation financière des ouvriers et des employeurs qui prend la forme de cotisations sociales ;
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cotisations qui ne sont pas proportionnelles aux risques – comme dans la logique assurantielle pure – mais aux salaires : on parle ainsi de « socialisation du risque » ;
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protection gérée par les salariés et les employeurs.
En 1942, à la demande du gouvernement britannique, l’économiste William Beveridge (1879-1963) rédige un rapport sur le système d’assurance maladie. Partant du constat qu’il s’est développé sans réelle cohérence, il propose de le refonder sur plusieurs principes qui deviendront autant de caractéristiques du système dit « beveridgien » (les trois premiers étant connus sous le nom des « trois U ») :
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universalité de la protection sociale par la couverture de toute la population (ouverture de droits individuels) et de tous les risques ;
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uniformité des prestations, fondée sur les besoins des individus et non sur leurs pertes de revenus en cas de survenue d’un risque ;
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unité de gestion étatique de l’ensemble de la protection sociale ;
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financement basé sur l’impôt.
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