Document 6 : Le « halo du chômage » et le « sous-emploi »

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Dès les années 1980, la notion du « halo » du chômage est apparue pour désigner les situations des personnes qui n’étaient pas comptabilisées comme chômeur au sens du BIT alors que, de fait, leur situation s’apparentait à celle du chômage. Plus généralement existent aux frontières des trois catégories (chômage, emploi, inactivité) des zones « floues », où il peut y avoir un écart entre la classification officielle (et donc statistique) d’une situation et sa réalité et/ou la perception que l’on peut en avoir [cf. schéma ci-contre]. (…) Le « halo » au sens large résulte de la multiplication de statuts à la frontière (mais de l’autre côté) du chômage officiellement recensé. (…)

A la frontière du chômage et de l’inactivité, l’Insee recense les personnes sans emploi et souhaitant travailler qui ne sont pas considérées comme chômeurs, mais comme inactives au sens du BIT, car ne satisfaisant pas au à au moins un des deux critères (recherche active et disponibilité dans les deux semaines suivant l’enquête). Parmi elles, les chômeurs (…) découragés(…), [l]es travailleurs de plus de 50 ans qui considèrent leur âge comme un obstacle majeur au retour à l’emploi, (…) [d]es jeunes femmes –souvent avec des enfants en bas âge- [qui ne sont] pas disponibles dans les deux semaines. (…)

A la frontière du chômage et de l’emploi, le sous-emploi regroupe, selon la définition au sens du BIT, « toutes les personnes pourvues d’un emploi salarié ou non, qu’elles soient au travail ou absentes du travail, et qui travaillent involontairement moins que la durée normale du travail dans leur activité, et qui sont à la recherche d’un travail supplémentaire ou disponibles pour un tel travail durant la période de référence ». Cette définition recouvre donc les personnes à temps partiel involontaire (ou encore « subi ») ou ayant involontairement travaillé moins qu’habituellement (du fait notamment d’un chômage partiel ou technique, du fait d’une baisse de l’activité de leur entreprise, les personnes restant alors juridiquement employées par cette dernière). (…)

Source Jérôme Gautié, Le chômage, Coll. Repères, Ed. La découverte, 2015

Questions :

1. Qu’est ce que le « halo du chômage » ?

2. Lire les données du dernier trimestre de l’année 2019.

3. Discuter : Quand le chômage diminue statistiquement diminue-t-il vraiment dans la réalité ?

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Questions :

1. Qu’est ce que le « halo du chômage » ?

Réponse : Certaines personnes ne sont pas comptabilisées comme chômeur au sens du BIT alors que leur situation est assez proche du chômage. En effet, il y a des personnes qui se trouvent dans le halo du chômage c’est-à-dire à la frontière entre chômage, emploi et inactivité sans être considérée comme chômeur au sens du BIT. Par exemple, les chômeurs découragés ne sont pas comptabilisés comme chômeurs alors qu’ils n’ont pas retrouvé d’emploi, ils sont alors à la frontière entre chômage et inactivité. C’est le cas également de demandeurs d’emploi en stage de formation, ou en pré-retraite ou encore dispensés de recherche d’emploi.

En outre, certaines personnes travaillent moins que la durée normale du travail et sont à la recherche d’un travail supplémentaire ou disponible pour occuper un emploi de durée normale. Ces personnes sont à la

frontière entre emploi et chômage, et sont selon l’INSEE en sous-emploi. C’est le cas des travailleurs en temps partiels involontaires (subis) ou des travailleurs en chômage partiel.

Le sous-emploi correspond aux personnes considérées comme actives occupées au sens du BIT mais occupant une activité réduite involontaire.

2. Lire les données du dernier trimestre de l’année 2019.

Réponse : Au dernier trimestre de l’année 2019, on dénombre 2,72 millions de chômeurs, et 1,71 millions de personnes qui se trouvent dans le « halo du chômage » en France (hors Mayotte), d’après l’INSEE.

3. Discuter : Quand le chômage diminue statistiquement diminue-t-il vraiment dans la réalité ?

Réponse : De 2015 à 2019, le nombre de chômeurs au sens du BIT diminue alors que le nombre de personnes dans le halo autour du chômage augmente. Cela signifie que certaines personnes ne sont pas comptabilisées comme chômeur mais sont à la frontière entre chômage, emploi et inactivité. Dans la réalité, certaines personnes ont des situations assez proches du chômage mais ne sont pas comptabilisées comme chômeur au sens de la définition stricte du Bureau internationale du travail, soit parce qu’elles exercent une activité réduite involontaire c’est-à-dire en sous-emploi (temps partiel subi, chômage technique), soit parce qu’elles ne sont pas en recherche active de travail (découragement, formation, dispense de recherche d’emploi etc.).

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