1. Deux siècles d’ouverture commerciale 1827-2014 en %
2. Mais, à chaque mondialisation, sa logique de spécialisation …
La première mondialisation a vu l’industrie manufacturière européenne se développer au détriment de celle des pays du Sud. Ainsi, l’économie indienne, qui était exportatrice nette de textile au début du XIXe siècle, se reconvertit progressivement dans les plantations de coton et de thé, important désormais des textiles britanniques.
La deuxième mondialisation s’est, au contraire, développée dans un premier temps principalement entre pays développés. De fait, c’est le commerce croisé de produits appartenant au même secteur qui se développe le plus rapidement, tout particulièrement au sein de l’ensemble Europe-Amérique du Nord […]. La mesure du phénomène dépend du niveau d’agrégation des secteurs, mais, selon une définition usuelle, la part des échanges intra-branches dans le commerce mondial est passée d’un quart environ au début des années 1960 à la moitié au début des années 1990. Cette part plafonne, voire régresse durant la seconde phase de la deuxième mondialisation, où ressort au contraire le grand dynamisme du commerce entre pays de niveaux de vie très différents. C’est de nouveau la logique des avantages comparatifs qui sous-tend la dynamique des échanges, même si elle ne s’exerce plus seulement entre secteurs mais également au sein de chaque secteur. Avec la division internationale fine du travail inhérente au développement des chaînes de valeur mondiales, c’est au sein même des processus productifs que se développe cette logique, par les délocalisations et la sous-traitance internationale.
Source : CEPII, L’économie mondiale 2017, Chapitre « Une brève histoire des mondialisations commerciales », par Michel Fouquin, Jules Hugot, Sébastien Jean, La Découverte 2016
Questions :
12 ) Identifiez le type de commerce en expansion durant les différentes phases de la mondialisation.
13 ) Comment expliquer le développement du commerce interbranche au cours de la première mondialisation ?
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12 ) Identifiez le type de commerce en expansion durant les différentes phases de la mondialisation.
Au cours de la 1ère mondialisation (XIXème siècle – 1914), prédomine un commerce interbranche. On observe initialement un commerce d’indisponibilité au cœur du XIXème siècle, puis se développe ensuite un commerce interbranche. Les pays développés exportent des produits manufacturés, à l’instar du Royaume-Uni 1ère puissance industrielle de l’époque spécialisée dans le textile. Les pays du Sud exportent des produits primaires majoritairement. Après-guerre jusqu’aux années 1960, on retrouve une prédominance du commerce interbranche, et essentiellement des échanges Nord/Sud.
13 ) Comment expliquer le développement du commerce interbranche au cours de la première mondialisation ?
Au cours de la seconde mondialisation (1960 -1990), se développent d’abord un commerce intra-branche puis intra-groupe. A partir des années 1960, le commerce interbranche ne disparaît pas, mais la dynamique du commerce international se trouve dans le commerce intra-branche (échange de produits similaires) réalisés essentiellement entre économies de même niveau de développement. Les produits échangés ne sont pas parfaitement identiques. Ils sont différenciés verticalement (produits provenant d’une même branche mais de qualités différentes) ou horizontalement (produits de variétés différentes).
Au cours de la deuxième phase de la seconde mondialisation dans les années 1980-1990, les firmes multinationales réalisent leur production dans le cadre d’une DIPP (décomposition internationale du processus productif), ce qui favorise le développement d’un commerce intra-groupe (échange de biens intermédiaires entre nations).
La prédominance d’un commerce inter-branche jusqu’à la première guerre mondiale correspond à un échange de produits provenant de branches différentes entre nations. La spécialisation internationale en fonction des avantages comparatifs favorise le développement d’un commerce interbranche où les nations spécialisées en fonction de leur écart de productivité sont complémentaires dans le commerce international. Ces écarts de productivité relative peuvent s’expliquer par des différences de dotations relatives en facteurs de production. (cf. Théorie des avantages comparatifs de D. Ricardo, 1817 et Théorie HOS, 1941).