Le scrutin majoritaire uninominal à un tour : il invite les électeurs à voter utile et tend à éliminer les partis « tiers ». Il valorise les deux formations les plus puissantes en favorisant la concentration des suffrages sur les deux principaux partis et en renforçant généralement leur représentation en sièges. Le bipartisme, soit la présence de deux partis dominant la scène politique, est donc lié à ce mode de scrutin mais n’y conduit pas systématiquement. L’Inde connaît un parti longtemps dominant (le parti du Congrès) et une multitude de petits partis qui exprime le morcellement et les divisions de la société.
Le scrutin majoritaire uninominal à deux tours : le principe de ce mode de scrutin est que chacun se compte au premier tour. Au second, l’intérêt est d’appliquer entre partis des accords de désistement réciproque et systématique en faveur du candidat arrivé en tête au premier tour (voire une candidature unique dès le premier tour). Ce mode de scrutin privilégie donc la conclusion d’alliances […].
Dès lors, ce mode de scrutin favorise les regroupements et structure le système de partis en deux pôles opposés. Ceci n’exclut pas l’apparition de forces politiques situées hors de ces deux blocs et qui, sans alliés ne risquent pas d’être représentés mais pour lesquels les électeurs votent quand même… Le vote « inutile » pour des extrêmes est souvent l’expression d’une contestation du système politique […].
La représentation proportionnelle favorise la fragmentation politique mais n’est pas toujours synonyme de multipartisme et d’instabilité politique. Dans la mesure où les formations politiques se présentent chacune sous leurs propres couleurs et n’ont donc pas d’intérêt à s’allier, […] la représentation proportionnelle favorise en principe la fragmentation […]. [Mais] malgré la proportionnelle, l’Autriche connaît […] depuis 1919 deux grands partis, le parti socialiste et le parti populaire et un petit parti libéral. En Allemagne où le système « mixte » est à dominante proportionnelle, la situation est analogue.
Source : Dominique CHAGNOLLAUD, Science politique, Paris, Dalloz, 2010 (7ème édition).
Questions :
1. Qu’appelle-t-on « voter utile » ?
2. Qu’appelle-t-on « bipartisme » et « multipartisme » ?
3. Résumez les informations apportées par les documents 6 et 7 dans le tableau suivant :
Voir la correction
1. Qu’appelle-t-on « voter utile » ?
On appelle « voter utile » la tendance qu’ont les électeurs à choisir un parti ou un candidat qui n’est pas celui qu’ils préfèrent, mais celui le plus proche de leurs idées ayant une chance d’accéder au second tour ou de l’emporter.
2. Qu’appelle-t-on « bipartisme » et « multipartisme » ?
Le bipartisme est un système dans lequel la vie politique est dominée par deux grands partis politiques.
Le multipartisme est un système caractérisé par l’existence de nombreux partis.
3. Résumez les informations apportées par les documents 6 et 7 dans le tableau suivant :