S’agissant des échanges de biens, le Royaume-Uni est, depuis plusieurs années, le premier excédent bilatéral de la France. En 2019, le solde commercial a atteint 12,5 milliards d’euros, grâce à des exportations plus dynamiques que les importations (…). La France est cependant moins exposée au commerce avec le Royaume-Uni que certains de ses partenaires européens, avec des exportations qui représentent, en 2018, 2,6% du PIB français (1,4% pour les biens et 1,2% pour les services), alors que les exportations de l’UE (hors Royaume-Uni) vers le Royaume-Uni représentent environ 3% de son PIB. L’Irlande est l’économie la plus exposée (14% de son PIB).
De même, la France est peu dépendante du Royaume-Uni pour son approvisionnement, contrairement à l’Irlande par exemple, dont plus d’un quart des importations de biens proviennent du Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni représente une assez faible part des échanges commerciaux français : il est le 6e client de la France (6,8% de nos exportations en 2019) et son 8e fournisseur (3,7% de nos importations). En sens inverse, la France est le 4e client du Royaume-Uni (6,5% des exportations britanniques en 2018) et son 5e fournisseur (5,6 % des importations). (…) S’il est hasardeux de prévoir l’impact à moyen et long-terme sur notre commerce extérieur du Brexit car il dépend de nombreux paramètres encore inconnus, notamment les barrières tarifaires et non tarifaires qui pourraient être instaurées sur certains biens et services, les conséquences à court-terme devraient être relativement contenues. Les effets négatifs viendraient principalement de difficultés logistiques et administratives sur les chaînes d’approvisionnement, du fait de la probable sortie du Royaume-Uni du marché intérieur européen et de l’union douanière au terme de la période de transition qui s’est ouverte le 1er février 2020. Pendant cette période de transition, qui se poursuivra au moins jusqu’au 31 décembre 2020, le droit de l’Union européenne continuera de s’appliquer au Royaume-Uni, assurant un statu quo pour les entreprises.
Source : Trésor, Rapport annuel du commerce extérieur de la France, février 2020
Questions
1) Qu’est-ce que la Brexit ?
2) Selon-vous, le Royaume-Uni va-t-il rester un partenaire commercial de la France ?
3) Quelles sont les nouvelles difficultés que vont rencontrer les entreprises françaises avec le Brexit ?
4) En utilisant le terme « avantages comparatifs », expliquez pourquoi la France et le Royaume-Uni peuvent avoir intérêt à échanger entre eux
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1) Qu’est-ce que la Brexit ?
Le "Brexit" est une abréviation de "British Exit". L'expression désigne la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE).
Lors du référendum du 23 juin 2016 les Britanniques ont choisi de quitter l’Union européenne. Le 31 janvier 2020 à minuit (heure de Bruxelles), le Royaume-Uni a quitté l'Union européenne.
2) Selon-vous, le Royaume-Uni va-t-il rester un partenaire commercial de la France ?
Si la France est moins exposée que d’autres pays (cf. Irlande) aux effets commerciaux du Brexit, l’évènement politique aura des conséquences commerciales importantes car le Royaume-Uni est :
- le 6e pays de destination des exportations françaises. Il est d’ailleurs le premier excédent bilatéral de la France ;
- le 8e pays d’origine des importations françaises.
C’est donc un client et un fournisseur essentiel. Toutefois, d’une manière générale, la France est peu dépendante du Royaume-Uni pour son approvisionnement.
3) Quelles sont les nouvelles difficultés que vont rencontrer les entreprises françaises avec le Brexit ?
Les barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (contingentement, normes, etc.) augmenteront les coûts des circulations des marchandises entre le Royaume-Uni et la France. Ces barrières douanières ralentiront le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement (cf. industrie automobile ou aéronautique) car les pièces circulaient auparavant sans entrave au sein du marché intérieur européen et devrons maintenant faire l’objet de contrôle au passage des frontières.
4) En utilisant le terme « avantages comparatifs », expliquez pourquoi la France et le Royaume-Uni peuvent avoir intérêt à échanger entre eux
L’économiste anglais David Ricardo (1772-1823), les pays ont intérêt à se spécialiser puis à échanger. La France a ainsi intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il a relativement les moindres coûts de production que le Royaume-Uni puis à échanger avec lui. Inversement, le Royaume-Uni a intérêt à se spécialiser dans la production pour laquelle il a relativement les moindres coûts de production que France et à échanger avec elle.