Question 5 : décrivant la situation hypothétique d’un royaume où la production est portée à son à son maximum, le tableau présente les flux monétaires reliant les trois classes de la société. Montrez, en utilisant les chiffres donnés, que la représentation proposée de l’activité productive est un processus de reconstitutions d’avances, générant à chaque période un « produit net ».
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Question 5 : comme le propose Quesnay, supposons donc qu’un royaume dont le territoire porté à son plus haut degré d’agriculture rapporterait tous les ans une reproduction de la valeur de 5 milliards. Le Tableau économique renferme les trois classes et leurs richesses annuelles et décrit leur commerce dans la forme qui suit : Ainsi la classe productive vend pour 1 milliard de productions aux propriétaires de revenu, et pour 1 milliard à la classe stérile qui y achète les matières premières de ces ouvrages pour 2 milliards. Le milliard, que les propriétaires du revenu ont dépensé en achats à la classe stérile, est employé par cette classe pour la subsistance des agents dont elle est composée en achats de production prises à la classe productive. Le total des achats faits par les propriétaires des du revenu et par la classe stérile à la classe productive s’élève à 3 milliards. De ces 3 milliards reçus par la classe productive pour 3 milliards de productions qu’elle a vendues, elle en doit 2 milliards aux propriétaires pour l’année courante du revenu, et elle en dépense 1 milliard en achats d’ouvrages pris à la classe stérile. Cette dernière classe retient cette somme pour le remplacement de ses avances, qui ont été dépensées d’abord à la classe productive en achats de matières premières qu’elle a employées dans ses ouvrages. Ainsi ses avances ne produisent rien, elle les dépense, elles lui sont rendues et restent toujours en réserve d’année en année.
Les matières premières et le travail pour les ouvrages montent les ventes de la classe stérile à 2 milliards, dont 1 milliard est dépensé pour la subsistance des agents qui composent cette classe ; et l’on voit qu’il n’y a là que consommation ou anéantissement d productions et point de production ; car cette classe ne subsiste que du paiement successif de la rétribution due à son travail, qui est inséparable d’une dépense employée en subsistances, c’est-à-dire en dépenses de pure consommation, sans régénération de ce qui s’anéantit par cette dépense stérile, qui est prise en entier sur la reproduction annuelle du territoire. L’autre milliard est réservé pour le remplacement de ses avances, qui, l’année suivante, seront employées de nouveau à la classe productive en achats de matières premières pour les ouvrages que la classe stérile fabrique. Ainsi donc, les 3 milliards, que la classe productive a reçus pour les ventes qu’elle a faites aux propriétaires du revenu et à la classe stérile, sont employés par la classe productive au paiement du revenu de l’année courante de 2 milliards et en achats de 1 milliard d’ouvrage qu’elle paie à la classe stérile. Quesnay a ainsi présenté une économie sous la forme moderne d’un circuit économique avec accumulation (produit net).