Document 5. La régulation des fusions-acquisitions

Facile

1- Cuivre: une fusion-acquisition refusée par la Commission européenne

La Commission européenne […] a refusé le rapprochement de deux des plus grosses entreprises de transformation du cuivre en Europe. L'Allemand Aurubis ne cédera pas sa division de cuivre laminé à son concurrent, également allemand, Wieland. La Commission européenne a mis son veto, après avoir mené son enquête auprès des clients de ces deux entreprises. « Les laminés (ou tôles, NDLR) de cuivre sont un produit-clé pour nombre d'industriels en Europe », s'est expliqué la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, « notamment pour la production de pièces

dans des secteurs de pointe comme le véhicule électrique, les trains ou les appareils électroniques ». « La fusion aurait, juge-t-elle, créé un nouvel acteur dominant et aurait eu pour effet une réduction importante de la concurrence pour les produits laminés en cuivre ainsi qu'une hausse des prix pour les fabricants européens. » Y avait-il un risque de monopole dans l'approvisionnement en cuivre pour l'industrie européenne ? En tout cas un risque de position dominante, sachant que les acheteurs de laminés de cuivre qui fabriquent des semi-conducteurs ou des connecteurs électriques pour l'automobile ou l'électronique se fournissent à 95 % en Europe et à flux tendu. Dans un cas précédent, Bruxelles avait donné son aval à une fusion, il s'agissait de deux fabricants de produits semi-finis de cuivre, les Allemands KME et MKM. Mais ils ne pesaient que 20 % du marché européen. Cette fois c'est plus de 50 % du marché des laminés de cuivre que Wieland aurait contrôlé en rachetant la division d'Aurubis, 235 000 tonnes de cuivre annuelles.

Source : Par Claire Fages, Diffusion : jeudi 7 février 2019, « Cuivre: l'autre concentration refusée par la Commission européenne », http://www.rfi.fr/emission/20190207-cuivre-autre-concentration-refusee-commission-europeenne

Hubert Sagnieres (Essilor) et Leonardo Del Vecchio (Luxottica) avaient annoncé leur projet de fusion le 16 janvier 2017. THIERRY FOULON / AFP

2- Optique : la Commission européenne autorise le projet de fusion entre Essilor et Luxottica

[…] La Commission européenne a autorisé, jeudi 1er mars, le projet de fusion du français Essilor, numéro un mondial des verres ophtalmiques, avec l’italien Luxottica, géant des montures de lunettes, a-t-elle annoncé dans un communiqué. A l’issue d’une enquête approfondie ouverte en septembre 2017, [la Commission européenne] est parvenue « à la conclusion que l’opération de concentration n’aurait pas d’effet préjudiciable sur la concurrence » dans le marché unique. « Nous avons consulté près de 4 000 opticiens en Europe et, d’après les informations recueillies, Essilor et Luxottica ne deviendraient pas assez puissants sur le marché pour porter préjudice à la concurrence », a résumé la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager. […] La Commission remarque notamment qu’Essilor et Luxottica – propriétaire de marques comme Ray-Ban et Oakley – « vendent principalement des produits optiques complémentaires qui ne se trouvent pas en concurrence ». Selon elle, « l’entité issue de la concentration ne serait pas en mesure d’utiliser sa puissance sur le marché des lunettes de soleil pour évincer du marché les fournisseurs de verres concurrents ». La fusion d’Essilor et Luxottica, annoncée en janvier 2017, pourrait donner naissance au leader mondial intégré de l’optique, avec un chiffre d’affaires annuel de quelque 16 milliards d’euros et une capitalisation boursière1 de près de 50 milliards d’euros.

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Notes :

1 : La capitalisation boursière correspond à la valeur totale de toutes les actions d’une entreprise en circulation sur le marché.

Source : Le Monde avec AFP Publié le 01 mars 2018 à 13h21 - Mis à jour le 01 mars 2018 à 13h54 « ENTREPRISES : Optique : l’UE autorise le projet de fusion entre Essilor et Luxottica », https://www.lemonde.fr/entreprises/article/2018/03/01/optique-l-ue-autorise-le-projet-de-fusion-entre-essilor-et-luxottica_5264276_1656994.html

Questions :

1. Qu'est-ce qu'une fusion-acquisition ?

2. Pourquoi la commission européenne a-t-elle posé son veto à la fusion de Wieland et d’Aurubis ?

3. Pourquoi, les autorités européennes de la concurrence n’ont-elles pas posé de veto à la fusion d’Essilor et de Luxottica ?

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Questions :

1. Qu'est-ce qu'une fusion-acquisition ?

Réponse : La fusion-acquisition est une opération de rachat d’une entreprise par une autre entreprise.

2. Pourquoi la commission européenne a-t-elle posé son veto à la fusion de Wieland et d’Aurubis ?

Réponse : Wieland et Aurubis interviennent sur le même segment de marché des produits laminés de cuivre. Avec leur fusion, la nouvelle entreprise aurait contrôlé plus de 50 % du marché des laminés de cuivre, ce qui aurait limité le jeu de la concurrence sur le marché européen et probablement générer une hausse des prix pour les fabricants européens qui utilisent cette matière première en créant une position dominante.

3. Pourquoi, les autorités européennes de la concurrence n’ont-elles pas posé de veto à la fusion d’Essilor et de Luxottica ?

Réponse : La fusion de ces deux entreprises n’aurait pas compromis le jeu de la concurrence car Essilor et Luxottica vendent principalement des produits optiques complémentaires qui ne se trouvent pas en concurrence. En effet, les deux entreprises interviennent initialement sur des segments de marché différents : le marché des verres ophtalmiques pour Essilor et le marché des montures pour Luxoticca.

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