Les offreurs de travail et les demandeurs de travail (…) [se rencontrent] sur le marché. (…) Bien entendu, le jour de marché, il y a une multitude d’employeurs qui se pressent pour l’embauche, et une multitude de salariés candidats à l’embauche. (…) Un observateur omniscient1 [regroupe] toutes les demandes de travail (…), et toutes les offres (…). Il [construit] ainsi ce qu’il est convenu d’appeler l’offre totale de travail (…). Et il [fait] de même pour la demande de travail totale, en calculant pour chaque taux de salaire, des quantités demandées par les différents employeurs. Concernant la demande, il observerait que plus le salaire est élevé, plus la quantité de travail demandée est faible. Concernant l’offre, ce serait l’inverse (…). Du fait même que l’offre et la demande travail fonctionnent en sens inverse, il existe forcément un taux de salaire pour lequel les souhaits des uns et des autres sont compatibles. (…) le prix de marché est celui qui « équilibre » l’offre et la demande.
A la question « pourquoi le salaire s’établit-il au niveau qui égalise l’offre et la demande (le salaire comme n’importe quel autre prix d’ailleurs) ? », l’économiste répond « parce que c’est le prix d’équilibre ». Equilibre dans un sens qui n’est pas métaphorique : lorsqu’on n’y est pas (à ce prix), on tend à y revenir, et lorsqu’on y est… on y reste. Il existe en conséquence une « force » qui ramène le taux de salaire à ce niveau. Cette force n’est pas une force de la nature, c’est la concurrence.
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Note 1 : syn. : parfaitement informé
Source : Laurent Cordonnier, Pas de pitié pour les gueux. Sur les théories économiques du chômage, 2000, Le Seuil, 6ème édition
Questions :
1. A partir des données ci-après, construisez les courbes d’offre et de demande dans un repère orthonormé en reportant les quantités de travail sur l’axe des abscisses, et les prix du travail sur l’axe des ordonnées.
2. Pourquoi l’offre de travail est-elle nulle pour 10 unités monétaires ? Pour ce prix, à combien s’élève la demande de travail. Expliquer ces données en vous appuyant sur un raisonnement néoclassique.
3. Que se passe-t-il au point de rencontre de la courbe d’offre et de demande de travail ?
3. Si le salaire horaire s’élève à 70 unités monétaires, que se passe-t-il ? Expliquer ces données en vous appuyant sur un raisonnement néoclassique.
4. Si le salaire s’élève à 20 unités monétaires, que se passe-t-il ?
5. Par quels mécanismes économiques le salaire tend-il à se rapprocher de 40 unités monétaires ? Expliquer pourquoi.
6. Dans le cadre d’une situation de chômage, quelle solution offre la théorie néoclassique ?