« A la fin du 19e siècle, des inquiétudes sont provoquées par la montée de l’individualisme dans les sociétés occidentales. Sous la poussée conjointe des révolutions démocratique et industrielle, l’ordre social traditionnel est bouleversé. (...)
Durkheim (sociologue), pointe du doigt un paradoxe. Dans le contexte moderne où les individus sont de plus en plus autonomes, ils sont en même temps de plus en plus dépendants de la société. Il formule la question suivante : « comment se fait-il que tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de la société ? ».
Durkheim explique qu’au fur et à mesure qu’augmente la taille des sociétés, celles-ci connaissent un approfondissement de la division du travail. Les tâches qui composent la vie sociale se subdivisent et les individus appelés à les remplir se spécialisent. Il met ainsi en évidence deux types de société.
Les sociétés traditionnelles sont relativement homogènes, elles connaissent des différenciations individuelles limitées en dehors de la parenté, de l’âge et du sexe. La conscience collective – manières de voir et de penser – imprègne les consciences individuelles. La cohésion de l’ensemble repose sur une solidarité mécanique, fondée sur la ressemblance entre individus et leur conformité aux normes, aux valeurs et aux rôles sociaux traditionnels.
Dans les sociétés modernes, la vigueur du processus de division du travail provoque une différenciation des individus et modifie les bases de la cohésion sociale. A travers la division du travail, les individus se spécialisent dans certaines activités et deviennent alors plus autonomes mais aussi plus dépendants. Les consciences individuelles s’émancipent dans une large mesure de la conscience collective. La solidarité organique qui en découle est fondée sur la complémentarité des individus. En somme, il y a une interdépendance croissante des individus du point de vue du fonctionnement de la société et une individualisation grandissante des personnes.
Source : Eduscol
Questions :
1) Dans quel contexte écrit Durkheim ?
2) Quel est le paradoxe qu’il met en avant ?
3) Quelle est la principale différence entre les deux sociétés à l’origine des différents types de solidarité ?
4) Complétez le tableau suivant avec les mots « faible » et « fort » :
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1) Dans quel contexte écrit Durkheim ?
Il écrit dans un contexte marqué par des inquiétudes provoquées par la montée de l’individualisme dans les sociétés occidentales.
2) Quel est le paradoxe qu’il met en avant ?
Dans les sociétés modernes, l’individu est à la fois plus autonome (du fait de l’individualisme) et plus dépendant des autres (du fait de la division du travail). La division du travail rend les individus dépendants des uns des autres pour répondre à leurs besoin (le boucher est par exemple dépendant du coiffeur et du boulanger).
3) Quelle est la principale différence entre les deux sociétés à l’origine des différents types de solidarité ?
Les sociétés traditionnelles sont fondées sur la ressemblance alors que les sociétés modernes sont fondées sur la complémentarité/l’interdépendance.
4) Complétez le tableau suivant avec les mots « faible » et « fort » :