Lorsque les actions cachées d’un individu influencent les gains d’un autre agent on parle de risque moral ou d’aléa moral. Un exemple en est donné par le niveau d’application d’un employé dans son travail qui n’est pas observable par l’employeur. La notion d’aléa moral est généralement associée aux marchés des risques et des assurances, mais elle va bien au-delà. L’idée de base est que les gens ont tendance à prendre plus de risques s’ils n’ont pas à supporter les coûts de leur comportement. Ainsi par exemple, un conducteur assuré ne supporte pas le coût marginal qu’il impose à la compagnie d’assurance lorsqu’il effectue plus de kilomètres ou qu’il conduit de façon plus agressive (…) Si les conducteurs devaient payer pour les dommages qu’ils occasionnent, ils conduiraient plus sûrement ; couverts par l’assurance, ils sont moins incités à éviter les actions qui augmentent la probabilité d’un accident (…) En présence d’aléa moral, la partie non informée peut parfois concevoir un contrat pour inciter la partie qui a l’information privée à adopter un meilleur comportement.
Source : Daron Acemoglu, David Laibson, John A. List, Introduction à l’économie, Pearson, 2018.
Questions
1) Pourquoi les employeurs sont-ils confrontés à un problème d’aléa moral ?
2) Pourquoi les compagnies d’assurance font-t-elles également face à l’aléa moral ?
3) Expliquer la dernière phrase du texte.
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1) Pourquoi les employeurs sont-ils confrontés à un problème d’aléa moral ?
Les employeurs ne peuvent contrôler totalement le travail de leurs salariés qui peuvent chercher à réduire leur effort.
2) Pourquoi les compagnies d’assurance font-t-elles également face à l’aléa moral ?
L’assureur peut couvrir les risques d’assurés qui peuvent être ensuite tentés de prendre davantage de risques au volant par exemple.
3. Expliquer la dernière phrase du texte.
L’assureur ou l’employeur peuvent avoir intérêt, pour réduire le risque d’aléa moral, à inscrire dans un contrat les engagements des deux parties.