Questions
1.A quels indicateurs se fie Camille Peugny pour affirmer qu’il existe des classes sociales aujourd’hui en France ?
2.Camille Peugny définit-il les classes sociales à partir des critères identifiés par Karl Marx ?
3.Quels phénomènes ont contribué à la recomposition des classes sociales en France ?
4.Comment Camille Peugny propose-t-il d’utiliser la nomenclature des PCS de l’INSEE pour étudier les recompositions de la structure sociale en France aujourd’hui ?
5.Pour Camille Peugny, l’existence d’autres critères d’identification que la classe sociale remet-elle pour autant en cause l’analyse classiste de la société française ?
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1.A quels indicateurs se fie Camille Peugny pour affirmer qu’il existe des classes sociales aujourd’hui en France ?
Pour Camille Peugny, il existe, au sein de la société française “des univers de vie encore assez largement disjoints”. Les pratiques culturelles, de consommation, sont encore particulièrement marquées. Camille Peugny s’est d’ailleurs penché sur l’étude des comportements électoraux en montrant qu’il persiste des différences entre les groupes sociaux.
2.Camille Peugny définit-il les classes sociales à partir des critères identifiés par Karl Marx ?
Camille Peugny semble plutôt s’en tenir à l’existence de critères objectifs de différenciation des groupes sociaux. Il n’évoque pas la dimension de “conscience de classe” telle qu’elle est mise en avant par Karl Marx.
3.Quels phénomènes ont contribué à la recomposition des classes sociales en France ?
Camille Peugny met tout d’abord l’accent sur le phénomène d’acculturation scolaire des classes populaires : celles-ci se sont converties à la culture scolaire “qui est aussi en partie une culture des classes moyennes”.
Par ailleurs, il note que les classes populaires sont marquées par des clivages grandissants en leur sein, plus particulièrement entre travailleurs qualifiés et non qualifiés.
Il relève que la structure sociale française semble se polariser : la part des emplois très qualifiés augmente, mais celle des emplois peu qualifiés aussi. Cela donne une forme de “courbe en U”, qui voit les deux extrémités de la hiéarchie sociale enregistrer une croissance de leurs effectifs.
Enfin, la mondialisation crée aussi des lignes de fracture, parfois au sein même d’une catégorie socio-professionnelle. Il montre en effet que, pour un employé de bureau, la profession “n’est pas exercée dans les mêmes conditions selon que le salarié est employé de bureau dans une administration encore relativement protégée, dans une agence bancaire ou dans une usine de métallurgie soumise à la concurrence internationale”.
4.Comment Camille Peugny propose-t-il d’utiliser la nomenclature des PCS de l’INSEE pour étudier les recompositions de la structure sociale en France aujourd’hui ?
Il lui semble que le niveau le plus agrégé, celui des groupes socio-professionnels, n’est pas le plus pertinent pour rendre compte de la structuration de la société française aujourd’hui. Mais, pour autant, il défend l’idée selon laquelle la classification des PCS est encore tout à fait heuristique quand on “descend” à des niveaux plus fins de catégorisations (les professions, caractérisées par un code à trois chiffres et une lettre, ou quatre chiffres).
5.Pour Camille Peugny, l’existence d’autres critères d’identification que la classe sociale remet-elle pour autant en cause l’analyse classiste de la société française ?
Il estime que l’existence d’autres critères d’identification (le genre, l’âge, l’origine ethnique) peut très bien se combiner à l’analyse en termes de classes sociales. Ceux-ci se recoupent, et peuvent amener à une analyse intersectionnaliste des clivages sociaux. En effet, la position très dominée des agents de ménage et de nettoyage doit à la fois aux conditions de travail de cette profession, mais aussi au fait que les salariés qui l’exercent sont majoritairement des femmes, souvent immigrées, dépourvues de qualification et plutôt âgées.