Les mercantilistes espagnols ont été accusés d’avoir confondu richesse et détention d’or ou d’argent . L’accumulation de métaux précieux a provoqué une inflation sans précédent qui déséquilibra la balance commerciale au profit de pays notamment de l’Angleterre qui exporta vers l’Espagne des produits manufacturés moins chers. T. Mun, dont les écrits ne datent que de 1630, s’était rendu compte qu’un afflux de métaux précieux élève le niveau des prix du pays, et que « vendre cher et acheter bon marché » conduit à inverser le solde de la balance commerciale. R. Cantillon et D. Hume reprirent cet argument au XVIIIe siècle, et pendant un siècle et plus, ce mécanisme du flux des métaux précieux fournit une réfutation particulière des principes mercantilistes. La démonstration consistait à dire que des forces purement automatiques tendent à « redistribuer naturellement les métaux précieux » entre les pays commerçants du monde et à fixer le niveau intérieur des prix de façon à ce leurs exportations égalent leurs importations.
Histoire de la pensée économique G. Delaplace Dunod p 88
Question 3 : Quelle a été l’erreur du mercantilisme espagnol ?
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Question 3 : pour eux, l’or est une richesse en soi. L’accumulation d’or ne pouvait que provoquer une haussse des prix, compte tenu de l’incapacité de l’Espagne à répondre à la demande. Tous les éléments d’une théorie du mécanisme autorégulateur de la répartition de la monnaie étaient rassemblés au XVIIe siècle. Le principe physique des vases communicants était appliqué à l’économie et J. Locke, qui écrivait dans les années 1690, démontra parfaitement que les prix varient en relation exacte avec la quantité de monnaie en circulation. Une seconde interprétation consiste à penser qu’ils n’auraient pas perçu que ce qui est exact au niveau d’un ménage ou d’une entreprise, à savoir que la capacité d’acquisition de biens dépend des quantités de monnaies détenues, est moins vrai au niveau d’un pays. Ils confondaient ce qu’on appellera plus tard la microéconomie avec la macroéconomie.