Une approche claire et cohérente des risques induits est indispensable au bon développement du processus d’innovation. Une aversion excessive des risques peut étouffer le processus, créer un blocage voire un immobilisme et provoquer une situation de sous-performance. A l’inverse, une absence de prise en compte de ces risques, autrement dit une absence de culture du risque, peut générer une complexité organisationnelle nuisible à l’innovation aussi bien en termes de temps que de coûts financiers, technologiques ou humains. La stratégie de gestion des risques se doit donc de refléter la stratégie d’innovation.[…]
Dans le cadre de l’innovation, le partage du risque est incontestablement un enjeu stratégique majeur puisqu’il permet aux entreprises concernées de répartir le coût entre elles et de limiter les conséquences négatives sur l’activité de l’entreprise de l’occurrence d’un événement défavorable, ou de l’impact d’une situation dégradée .[…]
L’innovation comporte tant de risques que les entreprises cherchent à les partager avec d’autres, voire à les externaliser sur d’autres. Ainsi, les alliances de conception ou co-développement se multiplient, tout comme les essaimages -ou entreprises projets- destinés à supporter le risque lié à l’innovation à la place d’une entreprise qui lui soustrait d’une certaine façon ce risque.
Frédérique Blondel et Sophie Gaultier-Gaillard, « Comment une entreprise peut-elle maîtriser les risques induits par l'innovation ? », Vie & sciences de l'entreprise 2006/3 (N° 172),
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Quels sont les risques liés à l’innovation ?
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Qu’est ce que la stratégie de gestion des risques ?
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En quoi le partage des risques peut-il favoriser l’innovation ?
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Comment ce partage des risques peut il se mettre en place ?
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1/ L’innovation présente de nombreux risques : tout d’abord des risques financiers (le montant emprunté va fragiliser l’entreprise, l’évolution des taux d’intérêt en cas de financement par endettement à taux variable peut créer un effet de massue) , mais aussi des risques techniques (la production à grande échelle peut parfois révéler des surprises), et enfin des risques liés à la demande (les consommateurs seront-ils au rendez-vous ?). En amont de l’innovation, on peut également évoquer le risque lié à l’activité de recherche : les sommes engagées sont certaines et parfois importantes alors que les résultats escomptés sont incertains et/ou peu rentables.
2/ La stratégie de gestion des risques vise à montrer que les entreprise doivent apprendre à gérer le risque lié à l’innovation: une aversion trop forte contre le risque empêcherait d’innover mais une prise de risque excessive pourrait menacer l’existence d’une entreprise.
3/ En partageant les risques, les entreprises peuvent donc répartir les coûts entre elles et oser se lancer.
4/ Le partage des risques peut se faire par
- l’externalisation de certaines activités,
- par des alliances de conception ou de co-développement.
- Par l’essaimage qui correspond à des aides apportées par l‘employeur à la création d’entreprise par ses salariés
- Par des des pôles de compétitivité
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