Une partie de la mobilité sociale masculine observée en 2015 résulte directement de l’évolution de la structure des emplois entre les générations d'hommes nés entre 1955 et 1980 et celles de leur père. Cette mobilité dite « structurelle » reflète les profonds changements de la société française depuis la fin des Trente Glorieuses : poursuite du déclin de l’emploi agricole, baisse de l'emploi industriel, salarisation et tertiarisation croissantes de l’économie se sont traduites par une baisse du nombre de travailleurs indépendants et d’ouvriers, au profit des emplois de cadres et professions intermédiaires. En 2015, 24 % de la mobilité sociale masculine observée correspond à de la mobilité « structurelle ».
Depuis la fin des années 1970, la structure des emplois des hommes est de plus en plus proche de celle de leurs pères. La part de la mobilité « structurelle » s’est ainsi nettement réduite (elle était de 40 % en 1977) et les mouvements qui n’y sont pas liés ont donc fortement augmenté au cours des quatre dernières décennies.
Source : Marc Collet et Émilie Pénicaud, « En 40 ans, la mobilité sociale des femmes a progressé, celle des hommes est restée quasi stable », Insee Première, n°1739, 2019
Questions :
1/ Quels sont les changements structurels relevés dans le texte ?
2/ Pourquoi conduisent-ils à une diminution du nombre de postes de travailleurs indépendants et d’ouvriers ?
3/ Pourquoi la mobilité sociale des enfants de travailleurs indépendants et d’ouvriers peut-elle être vue comme étant en partie structurelle ?
4/ Que signifie le fait que la mobilité structurelle a diminué ?
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Réponses :
1/ Plusieurs modifications sont évoquées : un déclin de l’emploi industriel (voir aussi document 1), une réduction de la part des emplois industriels, une salarisation de l’emploi (montée de l’emploi salarié, diminution des emplois d’indépendants), tertiarisation (augmentation de la part du secteur tertiaire dans l’emploi).
2/ La baisse de la part des emplois d’ouvriers s’explique par le déclin de l’emploi dans le secteur industriel (tertiarisation). Le diminution de la part des travailleurs indépendants correspond à la salarisation de l’emploi.
3/ Puisque la part des emplois d’ouvriers et de travailleurs indépendants diminue, les individus dont les parents font partie de ces catégories ne « peuvent pas » tous appartenir à ces catégories et sont donc forcément mobiles.
4/ La part de la mobilité structurelle peut être vue comme le pourcentage des flux de mobilité qui sont dus à des changements de structure sociale. Dire que la mobilité structurelle a diminué, c’est dire que la part des flux de mobilité qui s’expliquent par des changements de structure est moins importante.