Document 2 : La courbe de l’éléphant

Facile

Questions : 

1) Qu’est-ce qu’un fractile ? Quel est le fractile utilisé pour construire ce graphique ?

2) Faites des phrases avec pour caractériser les points A, B et C.

3) Qui sont les gagnants et les perdants de la croissance des revenus d’après cette courbe ?

4) Qu’est-ce que l’indice de Gini ? Quel est l’intérêt de cette représentation par rapport à un indicateur comme l’indice de Gini ?

 

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1) Si on ordonne une distribution de salaires, de revenus, de chiffres d'affaires, etc., les fractiles sont les paramètres qui la divisent en parties égales. Les déciles sont les valeurs qui partagent cette distribution en 10 parties d’effectifs égaux. Ici, les revenus sont classés en déciles. On observe par exemple le premier décile, qui est le salaire au-dessous duquel se situent 10 % des salaires, ou le neuvième décile, qui est le salaire au-dessous duquel se situent 90 % des salaires.

2) Les trois points A, B et C sont particulièrement intéressants pour comprendre le graphique car ils indiquent là où les gains de revenus réels ont été les plus élevés et les plus faibles au sein de la population mondiale entre 1988 et 2008. Les personnes qui appartiennent au 55ème centile des revenus (point A) sont celles qui ont connu l’évolution du revenu réel la plus forte. Il a augmenté de 80%. Les personnes qui appartiennent au 100ème centile des revenus (point C) ont aussi connu une augmentation importante de leur revenu réel, de 65%. Les personnes appartenant au 80ème centile des revenus (point B) sont celles qui ont connu l’évolution du revenu réel la plus faible. Il n’a augmenté que de 0,1%.

3) Le premier groupe de perdants est celui des plus pauvres (en dessus du 5ème centile), qui n’ont pas réduit leur handicap relatif. En effet, si leur revenu s’est accru, il l’a fait moins vite que le revenu global moyen. Le deuxième groupe de perdants est celui des revenus situés entre le 80ème et le 97ème centile des revenus. Il s’agit donc de revenus relativement élevés à l’échelle mondiale. Ils ont connu l’accroissement le plus faible des revenus, et se sont donc relativement appauvris par rapport au reste de la population mondiale. Il s’agit selon les auteurs des classes moyennes des pays développés.

Le premier groupe de gagnants est celui des personnes qui se situent autour de la médiane. Elles ont vu leurs revenus réels exploser pendant cette période. Il s’agit selon les auteurs des nouvelles classes moyennes de certains pays en développement, d’Asie principalement. Enfin, les 1% des plus riches à l’échelle de la planète sont le deuxième groupe dont les revenus ont augmenté le plus fortement.

4) L'indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique permettant de rendre compte du niveau d'inégalité pour une variable (revenus, salaires, etc.) et sur une population donnée. Il varie entre 0 (égalité parfaite) et 1 (inégalité extrême). L'inégalité est donc d'autant plus forte que l'indice de Gini est élevé. Mesurée avec l’indice de Gini du revenu mondial, l’inégalité mondiale était supérieure à 0,7 en 2008.

La courbe dite « de l’éléphant » permet de visualiser une redistribution des revenus à l’échelle mondiale. Elle offre une vision rapide et synthétique des gagnants et les perdants de la mondialisation. Dans un monde aux relations économiques et financières globalisées, les débats sur l’inégalité ne peuvent se focaliser uniquement sur les écarts de revenus entre groupes sociaux à l’intérieur d’un pays. De plus, en soulignant l’émergence de nouveaux groupes de revenus élevés dans les pays en développement, notamment les pays asiatiques, elle permet d’identifier un basculement dans la distribution des richesses au niveau mondial. Il est ici suggéré que l’essor des classes moyennes asiatiques se fait au détriment des classes moyennes des économies avancées.

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