DOCUMENT 2: définir la délinquance et relier cette définition au contrôle social.

Facile

 

Prenons enfin l 'exemple du type d'infraction sans doute le doute le plus fréquent dans la vie quotidienne des

sociétés modernes: il est probable que la quasi-totalité des automobilistes a commis au moins une fois dans sa vie une infraction routière, ne fût-ce sans sans rendre compte.[...] Quels que soient le sexe, l'âge, le milieu social, le type d'infraction routière et de sanction prononcée, les contrevenants disent tous à peu près la même chose. En situation de conduite, leur comportement est une adaptation permanente aux données concrètes: la météo, le type de route, le nombre et le comportement des autres conducteurs au même moment, etc. Les automobilistes connaissent le code de la route, mais peuvent être amenés à le transgresser parce qu'il ne produit pas de sens pour eux dans la situation. Ils peuvent donc être amenés à commettre une infraction sans avoir le sentiment que cela soit répréhensible. Ils sont dès lors peu sensibles aux rappels à l 'ordre et perçoivent généralement la sanction sinon comme illégitime du moins comme disproportionnée. Dans ce cadre, ils intègrent le renforcement de la surveillance par le biais des radars et contrôle policiers parmi les données de situation de conduite, provoquant peut-être davantage un accroissement de la vigilance face à un risque supplémentaire qu'une modification profonde des habitudes par adhésion morale à un changement de la règle.

Source: Laurent Mucchielli, Sociologie de la délinquance, Armand Colin , 2018.

QUESTIONS

  1. De quels comportements est-il question dans cet extrait? S'agit -il de déviance ou de délinquance? Sous quel angle,peut-on néanmoins considérer ces comportements comme «normaux» ?

  2. expliquez pourquoi ces personnes déviantes ne se considèrent pas pour autant délinquantes?

  3. quel rôle joue alors la surveillance policière et la présence de radars du point de vue de la prise de conscience de ces automobilistes?

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REPONSE :

1) De quels comportements est-il question dans cet extrait? S'agit -il de déviance ou de délinquance? Sous quel angle,peut-on néanmoins considérer ces comportements comme «normaux»?

Ils s'agit ici des infractions routières, dont les sanctions pénales peuvent aller de la contravention, au retrait de points ou de permis à la peine de prison; il s'agit donc de délinquance au sens de la définition sociologique. On peut dire que cette déviance est «normale» c'est à dire fréquente. En effet les infractions routières constituent les délits les plus souvent sanctionnés par la justice.

2) Expliquez pourquoi ces personnes déviantes ne se considèrent pas pour autant délinquantes?

D'après l 'auteur, ces personnes ne se considèrent pas pour autant délinquantes car « Les automobilistes connaissent le code de la route, mais peuvent être amenés à le transgresser parce qu'il ne produit pas de sens pour eux dans la situation. Ils peuvent donc être amenés à commettre une infraction sans avoir le sentiment que cela soit répréhensible». Autrement dit, si les individus connaissent les normes à respecter ils estiment possible de les adapter sans conséquence.

3) Quel rôle joue alors la surveillance policière et la présence de radars du point de vue de la prise de conscience de ces automobilistes?

La présence policière, les radars et les informations signalétiques permettent aux automobilistes de réaliser la portée délinquante de leurs actes déviants même si au final il n'est pas acquis que l'on puisse parler d'une véritable adhésion aux normes attendues.

 

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