Document 13 : Indice du développement financier : un point d’inflexion

Facile

Questions :

1) Chercher : qu’est-ce que « l’indice de développement financier » ?

2) Quel est le sens de cette courbe en U renversé ?

3) Qu’en déduisez-vous pour les États-Unis ?

 

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1) Chercher : qu’est-ce que « l’indice de développement financier » ?

Il s’agit d’un nouvel indice désirant capturer à la fois les institutions financières (IF) et les marchés (FM).

Les institutions financières comprennent les banques, les compagnies d'assurance, les fonds communs de placement, les fonds de pension et d'autres types d'institutions financières non bancaires.

Les marchés financiers comprennent principalement les marchés boursiers et obligataires. Trois dimensions du système financier ont été mesurées : la profondeur, l’accès et l’efficacité.

Le crédit du système bancaire au secteur privé, tout en restant une composante pertinente du développement financier, a un poids de 0,25 dans la sous-composante profondeur de IF, qui à son tour a un poids inférieur à 0,40 dans la sous-composante IF.

En d'autres termes, le crédit bancaire joue toujours un rôle important, reflétant le rôle des banques dans de nombreux systèmes financiers, mais il est loin d'être le seul moteur des résultats.

Il s’agit de saisir le lien entre croissance et développement financier des pays à différents stades de développement. L’indice a pour ambition d’être plus pertinent que d’autres mesure comme celle du crédit privé par rapport au PIB.

2) Quel est le sens de cette courbe en U renversé ?

La courbe peut se diviser en trois étapes :

  • la première étape indique que plus les institutions financières et les marchés financiers se développent, plus la croissance est importante ;
  • la deuxième étape indique qu’il existe un point particulier où l’on bascule dans le «trop de financement».

La forme et l'emplacement de la cloche peuvent différer d'un pays à l'autre en fonction des caractéristiques du pays (niveaux de revenu, institutions, qualité de la réglementation, etc.). D'une manière générale, la relation estimée suggère qu'un indice de développement financier compris entre 0,45 et 0,7 (avec une probabilité de 95%) pourrait générer les rendements de croissance cumulatifs les plus importants de l'ordre de 4 à 5 points de pourcentage.

  • la troisième étape indique que le développement des institutions financières et les marchés financiers n’apportent plus de gains de croissance. Au contraire, il existe une relation négative entre développement des marchés financiers et taux de croissance du PIB. En d'autres termes, de nombreuses fonctions du secteur financier, telles que la mobilisation de l'épargne et la facilitation des transactions, peuvent rester intactes à des niveaux élevés de développement financier, mais d'autres fonctions, telles que l'efficacité de l'allocation des capitaux et l'efficacité du contrôle des entreprises commence à être moins efficace.

3) Qu’en déduisez-vous pour les États-Unis ?

Les États-Unis ont dépassé le point auquel le développement du secteur ­financier est bénéfique pour la croissance. Ces résultats indiquent que des niveaux élevés de développement financier n'entravent pas l'accumulation de capital, mais conduisent à une perte d'efficacité de l'investissement.

Les travaux qui s’appuient sur ce type de modèle montrent que la croissance du secteur financier est bénéfique jusqu’à un point optimal, après quoi elle commence à nuire à la croissance économique. La plupart des pays avancés, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres paradis fiscaux majeurs, ont dépassé ce point depuis longtemps. Pour ces pays, la réduction du secteur financier en vue d’évincer les activités financières nuisibles stimulerait la croissance.

 

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