Pour Hayek, le marché n’est pas seulement un lieu anonyme où s’échangent des biens et des services, ni un mécanisme statique de répartition des pénuries, mais aussi, simultanément et de façon inséparable, un instrument dynamique de mobilisation, de production et de diffusion des informations et de connaissances nécessaires à la régulation des sociétés complexes. Pour H. Lepage (Demain le libéralisme PUF 1980), ce qui justifie le marché, chez Hayek, « c’est d’abord et avant tout qu’il s’agit d’un mécanisme créateur de messages qui jouent un rôle clé dans la chaine des décisions et processus d’apprentissage qui mènent progressivement à la coordination des projets individuels ; coordination sans laquelle il ne peut y avoir de vie sociale équilibrée ». J-P. Dupuy, dans L’Individu libéral, cet Inconnu : d’Adam Smith à Friedrich Hayek, il souligne l’idée que, dès classiques aux nouveaux néoclassiques, « l’ordre spontané » se caractérise par le fait que les individus peuvent produire ensemble sans se connaître et sans jamais faire connaissance. Leur seul moyen de communication est le prix qui est donc essentiel à la survie de cet ordre, ni n’a été ni imaginé, ni construit mais qui est le résultat de l’évolution. On comprend mieux le développement actuel des analyses autrichiennes si on a à l’esprit les caractéristiques du courant autrichien : subjectivisme méthodologique et méfiance vis-à-vis de la concurrence parfaite.
Histoire de la pensée économique G.M Henry A. Colin p 121
Question 12 : Qu’est-ce que la concurrence pure et parfaite ? Pourquoi la critique de Hayek de ce concept ? Peut-on faire le parallèle entre Hayek et un économiste comme G. Stigler ?
Voir la correction
Question 12 : « La concurrence existe parce qu’elle est imparfaite » : voilà les propos du grand « pape » du libéralisme F Hayek, prix Nobel d’économie en 1974. Il critique ainsi la concurrence parfaite qui est le modèle de référence de la théorie microéconomique néoclassique. Pour Hayek, la concurrence est imparfaite car les hypothèses de la CPP ne sont pas réalistes. Il en résulte que les agents économiques doivent prendre leurs décisions en tenant compte des actions et des réactions des autres. C’est dans cette perspective que s’inscrit un auteur comme G. Stigler (prix Nobel en 1982) qui part de l’hypothèse retenue par les premiers néoclassique) selon laquelle les agents économiques sont gratuitement informés sur les différentes opportunités alternatives, est irréaliste. Or, à priori si l’on renonce à cette hypothèse, ni l’optimum de Pareto, ni l’équilibre ne sont plus réalisés. Le problème est alors de retrouver par de nouveaux cheminements les mécanismes d’ajustement automatique.