Les principes du consensus de Philadelphie :
- Conception de l’acteur social comme être de bonne volonté, peu prévoyant, myope, peu planificateur, courant des risques sociaux collectifs et donc susceptible de devenir une victime. Cette définition de l’acteur social justifie des règles obligatoires visant à le protéger contre lui-même et une protection sociale lui permettant d’affronter sereinement les risques de l’existence : responsabilité collective, systèmes de sécurité sociale.
- Conception classiste de la société : le cœur des sociétés est l’opposition structurelle entre les patrons et les syndicats. Le devenir des sociétés modernes est constitué par le développement inexorable de la société salariale. La protection sociale doit être adossée sur le travail salarié. Elle doit permettre de dépasser l’affrontement stérile des classes pour aboutir à un compromis corporatiste (accent mis sur les partenaires sociaux, la liberté syndicale...). Le syndicalisme constitue le représentant naturel de la société civile. Le partenariat syndicats-associations patronales constitue le gage d’une société de progrès.
- Conception de l’État d’inspiration webéro-durkheimienne. L’État poursuit l’intérêt général. Les agents de l’État sont désintéressés. L’action de l’État est à même de corriger ou de suppléer les défaillances du marché, constituant, par là même, une garantie d’équité. L’État est un médiateur. Il doit également réglementer soigneusement le secteur social et contrôler directement les organismes de protection sociale. L’État doit favoriser le développement économique et social. Il est aussi un médiateur entre les intérêts opposés du capital et du travail.
- Conception « keynésienne » de l’économie. L’économie privée est myope. L’équilibre n’est pas naturel. Les gouvernements peuvent gérer les politiques économiques grâce aux instruments de la macroéconomie. Le plein-emploi est possible. Le social est un amortisseur de crise. C’est aussi un réducteur de crises sociales et un facteur de la croissance.
Source : François-Xavier Merrien, Les nouvelles politiques sociales de la Banque mondiale, Paris, Revue internationale des sciences sociales, 2001.
Les principes du consensus de Washington :
- Discipline fiscale : des déficits budgétaires importants et prolongés contribuent à l’inflation et à la fuite des capitaux. C’est pourquoi les gouvernements doivent les réduire au minimum.
- Priorités pour les dépenses publiques : les subventions doivent être diminuées ou supprimées. Les dépenses publiques doivent être redirigées vers l’éducation, la santé et le développement des infrastructures.
- Réforme fiscale : l’assiette fiscale doit être large et les taux marginaux modérés.
- Taux d’intérêt : ce sont les marchés financiers nationaux qui doivent déterminer les taux d’intérêt d’un pays. Des taux d’intérêt réels positifs découragent la fuite des capitaux et augmentent l’épargne.
- Taux de change : les pays en développement doivent adopter un taux de change compétitif qui favorisera leurs exportations en les rendant moins chères à l’étranger.
- Libéralisation du commerce : les tarifs douaniers doivent être diminués et ne doivent pas s’appliquer aux biens intermédiaires nécessaires à la production pour l’exportation.
- Investissements directs étrangers : les investissements étrangers peuvent fournir les compétences et des capitaux nécessaires, et ils doivent donc être encouragés.
- Privatisations : les entreprises privées fonctionnent de manière plus efficace car leurs dirigeants sont directement intéressés à leurs bénéfices ou bien ont des comptes à rendre aux actionnaires. Les entreprises publiques doivent être privatisées.
- Déréglementation : des réglementations publiques excessives favorisent la corruption et sont discriminatoires à l’encontre des petites entreprises, qui n’ont qu’un accès restreint aux niveaux élevés de la bureaucratie. Les gouvernements doivent déréglementer l’économie.
- Droits de propriété : les droits de propriété doivent être appliqués. Une législation insuffisamment rigoureuse et des systèmes judiciaires déficients diminuent les incitations à l’épargne et à l’accumulation de la richesse.
Source : « What Washington Means by Policy Reform », dans John Williamson (sous la direction de), Latin American Adjustment. How Much Has Happened ? Institute for International Economics, Washington, 1990.
Question :
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