Le capital-risque est un mode de financement spécifique qui fournit des capitaux aux jeunes entreprises innovantes de haute technologie, que l'on appellera ici start-ups. Principale association américaine de professionnels du capital-risque, la National Venture Capital Association (NVCA) définit cette activité comme « un investissement en fonds propres de long terme, de type hands-on, dans des entreprises à fort potentiel, effectué par des investisseurs spécialisés. L'objectif des fonds de capital-risque est la croissance de la valorisation de l'entreprise ».
Cette définition souligne la nature du financement par le capital-risque : le capital-risqueur prend des participations dans le capital social de la start-up, qui reçoit ainsi des fonds propres. Le capital-risque est un financement de moyen-long terme, les capitaux fournis étant immobilisés pendant plusieurs années, trois à cinq ans en moyenne. Idéalement, le capital-risqueur intervient activement dans la gestion de la start-up (hands-on) et, pour cela, il conjugue compétences financières et technologiques. Le capital-risqueur n'a évidemment rien d'un mécène : il mobilise ses compétences technologiques dans un objectif financier pour accroître la valeur de la firme et se rémunérer grâce aux plus-values issues de la revente des participations prises dans la start-up. La relation de financement par le capital-risque s'assimile donc à un « mariage avec promesse de divorce » [Battini, 1999].
Emmanuelle Dubocage, Dorothée Rivaud-Danset, Le capital risque, La découverte, 2006
Questions :
1/ Quel intérêt certaines entreprise ont elles à obtenir un financement par capital risque ?
2/ Qui est le capital-risqueur ?
3/ D’où provient l’épargne des entreprises ?
4/ Exprimer le sens des données de l'année 2013.
5/ Que peut -on déduire de ces données ?
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1/ Quel intérêt certaines entreprise ont elles à obtenir un financement par capital risque ?
Les entreprises qui recourent au financement par capital risque sont de jeunes entreprises innovantes de haute technologie, des starts-up, non encore cotées, qui donc ne pourraient pas émettre d’actions ou d’obligations.
Leurs fonds propres peuvent être insuffisants pour développer leur activité, les banques peuvent être frileuses face à ces projets risqués, ces entreprises cherchent donc l’appui d’investisseurs susceptibles de leur apporter des fonds propres. Ces fonds propres vont permettre à la fois de financer le projet, mais aussi de rassurer les institutions financières qui pourront plus facilement leur accorder un prêt.
2/ Qui est le capital-risqueur ?
Le capital-risqueur est un investisseur qui prend des participations dans le capital de la start-up : il en devient donc en partie propriétaire en apportant des fonds à l’entreprises qui seront immobilisés à moyen terme c’est-à-dire sur un horizon de trois à cinq ans. Le capital-risqueur peut prendre part aux décisions de l’entreprise.
Le placement est risqué car il s’agit de starts-up qui se lancent dans une activité nouvelle. Néanmoins si l’activité est porteuse, la rentabilité peut être très élevée et le capital-risqueur récupère sa mise initiale en revendant ses parts lorsque l’entreprise a acquis de la valeur.
Evolution du taux de marge et du taux d'autofinancement des entreprises de 1990 à 2013 (en %)
(1) Le taux d'autofinancement mesure la part des investissements qu'un agent économique finance à partir de sa propre
épargne. Calcul : Epargne / FBCF * 100
(2) Le taux de marge mesure la part des EBE sur la valeur ajoutée. C'est un indicateur de rentabilité.
Calcul : EBE / VA * 100
3/ D’où provient l’épargne des entreprises ?
L'épargne d'une entreprise est une part de l' EBE, elle correspond donc aux profits non redistribués.
En 1999, l'EBE représentait 31, 75% de la VA. 99% de la FBCF était financée à partir de l'épargne des entreprises.
4/ Exprimer le sens des données de l'année 2013.
En 2013, l'EBE représentait 28% de la VA. 65% de la FBCF était financée par l'épargne des entreprises.
5/ Que peut -on déduire de ces données ?
Plus le taux de marge est important, plus le taux d'autofinancement est important. Plus les profits sont élevés, plus une entreprise à la possibilité d'accumuler de l'épargne et est en capacité de s'autofinancer.
Remarque : tout dépend du partage de l' EBE. Pour qu'une entreprise soit en capacité de s'autofinancer il faut qu'elle se constitue de l'épargne. Une entreprise peut donc réaliser de forts profits mais les reverser aux actionnaires, dans ce cas l'épargne diminue ce qui diminue sa capacité d'autofinancement.