Garrett Hardin est biologiste. Malthusien il voit dans l’accroissement de la population un grand danger et estime que la liberté de procréer conduira inévitablement à la ruine. Dans « The Tragedy of Commons », il montre comment l’usage collectif de terres communales aboutit en l’absence de régulation, à la ruine des paysans. Chaque paysan a le droit de faire pâturer autant de vaches qu’il le souhaite sur les terres communales. Individuellement chaque paysan a donc intérêt à mettre le plus grand nombre d’animaux possibles sur les prés. Ce faisant, il contribue à ce que peu à peu les terres soient surchargées de vaches. Ainsi chaque animal supplémentaire fait baisser le rendement laitier par tête, mais cette perte se fera aux dépens de l’ensemble des paysans. On peut bien entendu tirer deux conclusions de cette « tragédie ». La première consiste à montrer que ce scénario réfute les postulats libéraux selon lesquels la somme des intérêts particuliers conduit à l’intérêt général. En l’occurrence, la somme des intérêts individuels conduit à la ruine générale. On peut aussi démontrer que cette tragédie illustre comment l’absence de droits de propriété sur les biens environnementaux empêche la bonne allocation des ressources. C’est bien entendu cette deuxième interprétation que choisissent les auteurs partisans d’une privatisation des biens environnementaux. Pour ces derniers, le scenario de Garett Hardin démontre que l’absence de droits de propriété sur les biens environnementaux conduit à la ruine de l’environnement.
Lahsen Abdelmalki, Patrick Mundler, Économie de l’environnement
et du développement durable, De Boeck, 2010.
Questions.
1) Pourquoi l’exploitation non régulée des biens communs débouche-t-elle sur la surexploitation ?
2) Expliquez la phrase soulignée.
3) Ce constat est-il valable dans tous les cas ?
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1) Pourquoi l’exploitation non régulée des biens communs débouche-t-elle sur la surexploitation ?
Si l’exploitation des terres n’est pas contrôlée, chaque paysan va exploiter au maximum les terres pour augmenter ses revenus : mais si tout le monde fait cela, il y aura une surexploitation des terres fertiles.
2) Expliquez la phrase soulignée.
Pour protéger ces biens communs, il faut préciser les droits de propriété (individus, État) : ainsi, les terres ne seront pas surexploitées par la collectivité.
3) Ce constat est-il valable dans tous les cas ?
La réponse est non car dans certains cas, le contrôle n’implique pas forcément de déterminer les droits de propriété. L’État peut imposer des surfaces non constructibles.