En trente ans, de 1980 à 2010, l'agriculture et le milieu rural ont été profondément transformés. Ce sont 8 000 exploitations qui ont disparu en Savoie, soit les trois quarts de l'effectif initial et 7 000 en Haute-Savoie, soit une baisse de 69%. Ce mouvement a frappé prioritairement les plus petites exploitations ayant de faibles résultats économiques. Cette diminution s'est traduite par une forte augmentation de la SAU1 moyenne de 11 à 42,4 ha en Savoie et de 15 à 40 ha en Haute-Savoie. [...]
Le nombre de chefs d'exploitation et de coexploitants actifs sur l'exploitation a diminué de 70 % en Savoie et 59 % en Haute-Savoie, cette baisse est plus importante que la moyenne nationale, de 52 %. Ce mouvement a, bien sûr, touché en priorité les personnes de 60 ans et plus dont la part dans les deux départements est passée de 30 à 19 %. Le nombre d'actifs agricoles, repéré par le nombre d'unités de travail annuel, UTA, a diminué de près des deux tiers et de près des trois quarts pour les UTA familiales, en particulier en Savoie.
Note : SAU : surface agricole utile, elle correspond à la surface utilisée pour une exploitation agricole.
Source : Denis Varaschin, Yves Bouvier et Hubert Bonin (dir.), Histoire économique et sociale de la Savoie de 1860 à nos jours. Librairie Droz, 2014
Questions :
1/ Comment ont évolué le nombre d’emplois d’agriculteurs exploitants en Savoie et Haute-Savoie entre 1980 et 2010 ?
2/ Quelles conséquences cela a-t-il sur les individus dont les parents sont agriculteurs exploitants ?
3/ Pourquoi leur mobilité peut-elle être qualifiée de « structurelle » ?
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Réponses :
1/ Sur la période allant de 1980 à 2010, le nombre d’agriculteurs exploitants (« chefs d’exploitation et coexploitants ») a fortement diminué, puisqu’il s’est réduit de 70 % en Savoie et de 59 % en Haute-Savoie.
2/ Cette diminution très importante du nombre de postes d’agriculteurs exploitants conduit à ce que les individus dont les parents sont agriculteurs exploitants ne peuvent pas tous occuper un poste identique, ils connaissent donc une mobilité sociale.
3/ On peut qualifier cette mobilité de « structurelle » car elle s’explique par une modification de la structure des emplois d’une génération à une autre.