Document 1: Le bimetallisme et les premières lois économiques

Facile

« Au XIXe siècle, en Europe, le système bimétallique est encore de vigueur et, lorsque le prix de l’or s’élève au-dessus de son pair en argent, les personnes gardent de l’or et règlent en argent ; « la mauvaise monnaie (l’argent) circule et chasse la bonne (l’or) qui est thésaurisé. Attribué au britannique T. Gresham, cette loi est en fait très antérieure car elle correspond d’une manière générale au bimétallisme qui est le système monétaire métallique reposant sur deux métaux précieux. A la différence de l’étalon-or pur ; ce système fonde l’émission de billets aussi bien sur l’or que sur l’argent et suppose donc l’existence d’un rapport légal et fixe entre la valeur monétaire des deux métaux. En général, les individus, dans ce cas, ont tendance à conserver la « bonne » monnaie qui s’apprécie, et à se défaire de la « mauvaise ». La bonne est thésaurisée et la mauvaise circule : aucune des deux monnaies ne peut garder ses trois fonctions initiales. ».

La petite histoire des monnaies : G. Chassagnard p 69

Questions

1) Qu’est-ce que la loi de Gresham ?

2) Cette loi n’est-elle vraie qu’avec le bimétallisme de l’époque ?

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Corrigé :

1) Connu sous le nom de « loi de Gresham », l’adage « la mauvaise monnaie chasse la bonne » est
un principe économique qui se vérifie dans le domaine de la circulation monétaire. Cette loi économique fut nommée en l’honneur de Sir T. Gresham, qui fut le co-fondateur de la Bourse de Londres. Formulée au cours du XVIe siècle, cette loi vaut, en premier lieu, pour les systèmes monétaires bimétalliques (bien que Gresham l’ai forgée en particulier pour le shilling, la seule monnaie en argent utilisée dans l’Angleterre de son époque). En effet, dans le cas d’une double circulation monétaire, les acteurs économiques ont pour tendance naturelle à thésauriser les pièces de meilleure qualité, dont la valeur métallique dépasse, de facto, leur valeur faciale. Dans le même temps, ils s’échangent la monnaie perçue comme la moins bonne. Conséquence immédiate : la bonne monnaie disparaît de la circulation, pour être stockée ou fondue, tandis que la mauvaise devient le vecteur d’échanges privilégié (ses possesseurs cherchant à s’en débarrasser le plus rapidement possible).

2)  Exemple concret actuel de la loi de Gresham : la démonétisation de l’Inde, dont les autorités ont
décidé l’arrêt de la circulation de 24 milliards de billets de 500 et de 1000 roupies. Cette politique a mené à la thésaurisation massive de billets de 100 roupies. Peinant à mettre de nouveau billets en circulation, l’administration indienne a donc déclenché une pénurie financière qui a fait considérablement monter la valeur des billets restants. De ce fait, les Indiens effectuent principalement des transactions avec leur carte crédit, tandis que l’argent liquide disparaît peu à peu de la circulation.

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