Document 1 : La consonsommation ostentatoire

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Le concept de consommation ostentatoire est maintenant classique en sociologie. Trois éléments définissent la consommation ostentatoire chez Veblen (1899), consommation typique des riches Américains du début du XXe siècle. Celle-ci caractérise d’abord la capacité de dépenser sans compter, sans avoir à se priver de l’essentiel. Ce type de consommation libérée de la contrainte des besoins fondamentaux préfigure la consommation élargie qui va émerger peu à peu avec l’avènement du revenu discrétionnaire dans les ménages des pays industrialisés. L’effet de démonstration aux yeux d’autrui (qu’on nommera plutôt effet de distinction plus tard) est le deuxième élément qui marque la consommation ostentatoire. Dans cette perspective qui sera largement reprise par la suite, le sens attaché aux objets consommés est produit ailleurs, dans la différenciation sociale, et la consommation symbolise le statut social aux yeux d’autrui. Le luxe est exhibé, et les femmes des riches capitalistes occupent une place privilégiée dans cette exhibition du statut. Enfin, la consommation ostentatoire évoque la liberté de gérer son temps, d’où le vocable choisi par Veblen de leisure class pour caractériser le genre de vie des classes aisées qu’il qualifiait d’oisives. Ainsi, les longs moments passés à table, l’élégance du costume ou l’assistance à des spectacles témoignent à la fois de la capacité de dépenser, mais aussi du temps libre pour le faire à l’époque où la très grande majorité des gens devaient travailler fort pour subvenir à leurs besoins vitaux. Le loisir au sens de Veblen (qui ne doit pas être confondu avec la paresse) préfigure le temps libre après le travail dont profiteront plus tard les travailleurs parallèlement à l’augmentation de leurs revenus réels.

Source : Simon Langlois, Nouvelles orientations en sociologie de la consommation, L'Année sociologique 2002/1 (Vol. 52)

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