Synthèse
Déroulé du chapitre :
Question 2. Comprendre l’exposition au risque et l’attitude face au risque
Conforme au programme officiel (BO)
Même si "la société moderne est la société du risque" (U. Beck), non seulement tous les individus ne sont pas exposés aux différents risques de la même façon, mais en plus, ils n’adoptent pas tous la même attitude face aux risques.
L’exposition au risque
L’exposition au risque diffère selon deux critères :
- Les caractéristiques intrinsèques des personnes : hérédité, genre, niveau de diplôme, âge… qui peuvent constituer des facteurs aggravant le risque dans certaines circonstances. Par exemple, si le risque de chômage existe dans nos sociétés, on sait bien que le risque lié au chômage diffère selon des paramètres que l’on peut facilement identifier (niveau de diplôme, âge, genre, niveau d’expérience…).
- Les comportements plus ou moins risqués des individus qui peuvent ne pas être délibérés mais contraints (par exemple, l’exercice d’une profession qui conduit l’individu à être davantage exposé). Il s’agit de la conduite à risque.
Tous les individus ne subissent pas le même contexte et donc la même exposition au risque. Ainsi, les sociétés ont pu construire des modèles sociaux différents qui vont également agir sur la perception du risque par les individus : par exemple, la peur de perdre son emploi varie en fonction de l’existence d’un système d’indemnisation des chômeurs ou pas.
L’attitude face au risque
Dans un deuxième temps, l’attitude des individus face au risque diffère. Plusieurs éléments permettent de comprendre ces différences d’attitude :
La perception du risque: La perception d’un risque ne se réduit pas au produit de sa probabilité d’occurrence et de la gravité de ses conséquences, il faut également prendre en compte les dimensions sociales et psychologiques de la perception des risques. Pour comprendre que la perception du risque diffère d’un individu à l’autre, il faut distinguer deux types de risque : le risque objectif et le risque perçu.
- Risque objectif : risque mesurable à l’aide d’indicateurs et d’évaluation régulière, ce risque est calculable
- Risque perçu : vécu par les gens sur le mode de l’émotion.
Le risque perçu peut être supérieur ou inférieur au risque objectif : la perception du risque ne repose pas sur la rationalité mais sur le registre de l’émotion et sur des biais cognitifs.
Plutôt que de perception du risque, il vaudrait donc mieux parler de représentation du risque : les risques sont construits, nous en élaborons des représentations.
L’aversion au risque
L’aversion au risque est une notion relative. Nous sommes tout plus ou moins averses aux risques, c’est une notion subjective, qui relève de la psychologie de l’individu, mais aussi de son état de richesse, du contexte, de l’attitude des autres…Globalement les enquêtes révèlent que les individus préfèrent un gain certain moins élevé à un gain aléatoire plus important.
D’autres enquêtes permettent également de montrer que les individus ne se comportent pas de la même façon face à des gains potentiels ou des pertes potentielles. Les individus sont en moyenne plus averses à un risque de perte qu’à un risque de gain de même montant, c’est l’aversion à la perte. Ainsi, si face à un choix risqué conduisant à des gains, les individus affichent une forte aversion au risque. En revanche, face à un choix risqué conduisant à des pertes, les individus préfèrent le risque.
Les conduites à risque
On constate également que certains individus adoptent des conduites à risques, c’est-à-dire qu’ils optent pour des comportements qui vont mettre en danger leur santé ou leur risque d’accident. Ce type de comportement peut être effectué de manière délibérée ou pas : il y a parfois une méconnaissance des risques encourus par les individus.
D’autres conduites à risque sont prises délibérément par les individus dans une attitude de défi face au risque. Cet individu défiant le risque insouciant est statistiquement plutôt un individu de moins de 25 ans de sexe masculin, lors d’activité sportive, de loisirs ou sur la route.