Melchior vous propose le décryptage de cet article qui permet à vos élèves de mieux comprendre comment la medtech peut permettre de combler les lacunes des systèmes de santé actuels, et aussi de prévenir les formes graves de cancer et autres maladies chroniques par une meilleure prise en charge des patients, des diagnostics plus précoces et des traitements mieux ciblés.
Le titre et la référence de l'article : Stéphanie Rheinboldt, « La Medtech au chevet des patients et des soignants », Atlantic Financial Group, Stratégie et thématiques, Hebdomadaire du 09 janvier 2023.
Les + de l’article :
- L’exposé des manières par lesquelles l’intelligence artificielle (IA) et le machine learning (ML) vont révolutionner le fonctionnement des systèmes de santé.
- L’explication des mécanismes par lesquels la medtech réduit les coûts de la santé.
Résumé
Les dépenses de santé représentent déjà actuellement environ 10% du PIB mondial. Elles affichent une croissance plus rapide que celle de l’économie mondiale : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces dépenses augmentent plus rapidement dans les pays émergents que dans les pays développés (respectivement 6% et 4% par an en moyenne). De plus, le secteur de la santé est en manque chronique de main-d’œuvre, et cette tendance s’est encore accrue avec la pandémie de Covid-19. Dans ce contexte, la medtech (technologie médicale) se présente comme un moyen d’améliorer l’efficience des systèmes de santé.
Le secteur medtech comprend principalement des dispositifs médicaux qui simplifient la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. Il s’appuie notamment sur l’Intelligence artificielle (IA) et le Machine learning (ML) qui sont intégrés dans un nombre croissant de dispositifs médicaux. L’IA et le ML sont ainsi déjà utilisés pour le diagnostic et la détection des maladies grâce à l’analyse des images médicales (radiographies, IRM, …), pour prédire la réponse aux traitements (en analysant les données de santé d’un patient par rapport à celles d’autres patients), pour gérer la santé (rendez-vous, prescription des médicaments, suivi et conseils personnalisés), et pour la recherche médicale (l’IA peut analyser de grandes quantités de données médicales et aider à découvrir de nouvelles associations entre les maladies et les différents facteurs de santé).
Aux Etats-Unis, près de 60% des organismes de soins de santé ont déjà adopté l’Internet des objets médicaux (IoMT) et ont réalisé des économies, amélioré leur rentabilité, leur visibilité et l’expérience du patient. L’IoMT sert les intérêts financiers des parties prenantes du secteur de la santé, notamment les investisseurs, les fabricants, les prestataires et les médecins.
Parmi les exemples de dispositifs médicaux compatibles avec l’Internet des objets, on trouve les outils de transfert de données médicales, le suivi d’efficacité des médicaments, les scanners biométriques de soins à distance, les capteurs de qualité de l’air, les systèmes de surveillance du glucose et de la pression artérielle en temps réel, les moniteurs de température à distance, les accessoires de fitness, les moniteurs du sommeil, les inhalateurs intelligents, les lentilles de contact connectées et les équipements chirurgicaux robotisés.
Le secteur medtech est appelé à une croissance rapide dans un avenir proche, d’abord comme le montre le schéma ci-dessus parce qu’il améliore la qualité des soins à un coût moindre, mais aussi en raison des données démographiques, à savoir le vieillissement de la population et l’augmentation des classes moyennes dans les pays émergents qui ont des besoins nouveaux en matière de santé. Pour ne citer que l’exemple des Etats-Unis, on estime que le marché global de l’IoMT devrait atteindre 187,6 milliards de dollars d’ici 2028, soit une croissance de 29,5% par an.
Retrouvez l'article complet sur le site Atlantic Financial group
Les termes clés :
- Intelligence artificielle (IA) : C’est une constellation de technologies différentes, qui fonctionnent de concert pour permettre aux machines de percevoir, de comprendre, d’agir, et d’apprendre à des niveaux comparables à ceux des humains. Le Machine learning (ML) fait partie de l’Intelligence artificielle.
- Internet des objets médicaux (IoMT) : L’IoMT fait partie de l’Internet des objets (IoT) : il englobe les appareils et leurs applications interconnectés utilisés dans l’informatique médicale et de santé. Les appareils IoMT connectent les patients, les médecins et les appareils médicaux en transmettant des informations sur un réseau sécurisé.
- Machine learning (ML) : C’est une technique de programmation informatique qui utilise des probabilités statistiques pour donner aux ordinateurs la capacité d’apprendre par eux-mêmes, en leur permettant d’améliorer leurs modes d’apprentissage et leurs connaissances de façon autonome dans la durée. L’objectif du ML est « d’apprendre à apprendre » aux ordinateurs.
- Medtech : Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la medtech est « l’application de connaissances et de compétences organisées sous la forme d’appareils, de vaccins, de procédures et de systèmes développés pour résoudre les problèmes de santé et améliorer la qualité de la vie ». Elle regroupe donc les technologies destinées à l’environnement de la santé et désigne aussi bien un site de prise de rendez-vous qu’un organe artificiel ou un robot chirurgical.
Le point d’actualité :
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) publie « Les dépenses de santé en 2021 », en présentant les résultats de la dépense courante de santé au sens international (DCSi). Cet agrégat, utilisé par la majeure partie des pays de l’OCDE, recouvre la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), mais aussi les dépenses de soins de longue durée, de prévention, et celles liées à la gouvernance des systèmes de santé.
Tableau Evolution de la dépense de Santé au sens international (DCSi)
==> voir aussi le site : dress-solidarités-santé
Ces dépenses, qui augmentent régulièrement depuis de nombreuses années, ont à nouveau fortement progressé au moment de la crise sanitaire : +9,8% de 2020 à 2021, après +3,7% de 2019 à 2020. En 2021, la DCSi s’élève à 307,8 milliards d’euros en France, soit 4600 euros par habitant.
La DCSi augmente également fortement dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE. Par exemple, aux Etats-Unis, cette hausse atteint 4,0% en 2021, après une croissance de 10,3% en 2020.
L’extrait pour la classe de terminale :
« Le secteur medtech innove principalement au sein de start-up. D’après l’organisation « Medtech Europe », plus de 30000 entreprises medtech sont présentes sur le continent européen, dont la plupart sont basées en Allemagne, en Italie, au Royaume-Uni et en France.
La technologie médicale se caractérise par un flux constant d’innovations, qui sont le résultat d’un niveau élevé de R-D au sein de l’industrie et d’une coopération étroite avec les utilisateurs. Le taux d’investissement mondial moyen en R-D en pourcentage des ventes est estimé à 8% dans le secteur de la technologie médicale. Les produits ont généralement un cycle de vie de 18 à 24 mois avant qu’une version améliorée ne soit disponible. En 2020, près de 14300 demandes de brevets ont été déposées auprès de l’Office européen des brevets (EOB) dans le domaine des technologies médicales, soit une croissance de 2,6% par rapport à l’année précédente. Au cours de la dernière décennie, le nombre de dépôts de brevets à l’OEP dans le domaine de la technologie médicale a doublé. A titre de comparaison, 8589 demandes ont été déposées dans le domaine pharmaceutique et 7246 dans le domaine de la biotechnologie » (voir figure ci-dessous).
Demandes de brevets déposés auprès de l’OEB en 2020 pour les 10 premiers domaines techniques
Ce qui fait débat :
- La réforme des systèmes de santé doit-elle s’appuyer essentiellement sur le progrès technologique ?
- La medtech risque-t-elle d’accroître les inégalités au niveau de la santé ?
- Comment maîtriser à l’avenir la progression des dépenses de santé ?