À travers Arianespace, l’Europe a longtemps été le numéro un dans le secteur du lancement spatial pour le marché commercial, le seul généralement ouvert à la concurrence. Elle devançait la Russie, dont les lanceurs connaissaient quelques problèmes de fiabilité, et les États-Unis, qui avaient misé sur leur navette spatiale , peu adaptée pour l’activité de lancement de satellites. Mais la donne a progressivement changé. Après avoir réservé leurs moyens de lancement à leurs besoins nationaux, les autres grandes puissances spatiales, comme le Japon, la Chine et l’Inde, se sont à leur tour positionnées sur le marché commercial mondial. À côté de ces acteurs étatiques ont émergé des entreprises privées, comme l’américaine SpaceX et la chinoise OneSpace. Tous sont attirés par le développement du marché des satellites, dont les applications sont de plus en plus nombreuses, par exemple avec l’essor attendu des objets connectés et du véhicule autonome. Depuis 2017, SpaceX domine le secteur des lancements spatiaux (61 en 2022). Pour s’imposer sur le marché commercial, elle a cassé les prix de l’accès à l’espace. Elle a pu y parvenir en réduisant le coût de production de ses lanceurs grâce à « l’innovation industrielle » et à « la rupture technologique », analysait la Cour des comptes française. L’innovation industrielle a consisté à produire son lanceur en grande série sur un même site, là où les lanceurs Ariane sont développés sur plusieurs sites européens. La rupture technologique a été de mettre au point un lanceur dont au moins un étage est réutilisable, une piste qui a longtemps été considérée en Europe comme une « fausse bonne idée » du point de vue financier. En effet, pour que la réutilisation produise des économies, plusieurs facteurs doivent être maîtrisés, comme le coût de remise en état de l’étage récupéré. Aujourd’hui, le Cnes estime que la réutilisation du premier étage d’un lanceur permet un gain économique d’environ 30 % à 50 % sur le coût d’un lancement. Le marché des petits satellites (moins de 500 kg) est en plein développement. Pour répondre à cette demande émanant de gouvernements, d’entreprises, de laboratoires de recherche ou encore d’universités, de plus en plus de start-up développent des microlanceurs, c’est-à-dire des lanceurs inférieurs à 30 mètres de haut. Toutefois, « la solution la plus économique pour lancer des petits satellites reste, à ce jour, la position de passager auxiliaire sur les lanceurs » traditionnels, affirmait le Sénat français dans un rapport en 2019. Cela signifie que sur un lanceur, en plus du « passager principal », soit le plus souvent un satellite de poids important, plusieurs « passagers auxiliaires » sont installés, tels que des cubesats, Ariane 6 a été conçue pour proposer de tels services. SpaceX les commercialise déjà.
Bref ! Voici des éléments intéressants à commenter dans le cadre de nos programmes :
En seconde tronc commun : on pourra faire un lien vers le chapitre :
Comment crée- t-on des richesses et comment les mesure- t-on ? pour illustrer la diversité des producteurs sur un marché .
En spécialité de première : il sera possible d’évoquer ces données dans le chapitre :
Comment les marchés imparfaitement concurrentiels fonctionnent
t-ils ? pour évoquer la notion de pouvoir de marché.
Enfin en spécialité de terminale : on pourra exploiter ces éléments dans le thème
Quelles politiques économiques dans le cadre européen ? sur la question de la politique de la concurrence notamment.
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