TikTok a annoncé mercredi dernier qu’elle souhaitait stocker en Europe l’ensemble des données de ses 150 millions d’utilisateurs mensuels européens. Pour réaliser cette migration, qui doit s’achever l’année prochaine, TikTok prévoit d’ouvrir deux nouveaux centres de données en Europe, un en Norvège et un en Irlande, où elle dispose déjà d’un centre de données. TikTok explique répondre ainsi au « principe de la souveraineté européenne en matière de données ». L’application a annoncé l’an dernier un programme similaire pour les États-Unis, l’objectif étant de rapatrier sur le sol américain la totalité des données appartenant à des utilisateurs américains. Ces dernières semaines, les agences fédérales américaines ainsi que la Commission européenne ont suspendu l’utilisation de TikTok pour leur personnel en mettant en avant des risques de cybersécurité et ses liens avec le pouvoir chinois.La notion de « souveraineté numérique » est apparue dans les années 1990, lorsque les pouvoirs chinois et russe ont commencé à critiquer l’hégémonie numérique des États-Unis. Elle est devenue une préoccupation mondiale en 2013, lorsque l’analyste Edward Snowden a divulgué auprès de journalistes des documents révélant la surveillance généralisée des moyens de télécommunication mondiaux mise en œuvre par la NSA, pour laquelle il travaillait. La souveraineté désigne le pouvoir suprême exercé par un État indépendant sur un territoire et sa population. Par extension, la souveraineté numérique renvoie donc à « la capacité des États d’agir dans le cyberespace » . L’espace numérique (ou cyberespace) dans lequel les États cherchent à asseoir leur souveraineté comprend trois sous-domaines : les données (personnelles ou non), les applications qui permettent leurs traitements et les réseaux qui permettent les échanges. Pour les États, la souveraineté numérique se traduit ainsi par l’accompagnement du développement des entreprises du secteur technologique et par la réglementation de ce secteur, en particulier l’hébergement et l’exploitation commerciale des données qui leur sont confiées par leurs utilisateurs.
Bref ! Voici des éléments intéressants à commenter dans le cadre de nos programmes :
En spécialité de première, il sera possible d’évoquer ces données dans le chapitre :
- Comment se construisent et évoluent les liens sociaux ? sous l’angle des nouvelles sociabilités numériques.
De même, en spécialité de terminale on pourra exploiter ces éléments dans le thème :
- Quelles politiques économiques dans le cadre européen ? sur la question de la politique de la concurrence notamment.
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