Réviser les bases :
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EPREUVE COMPOSEE (Il ne s'agit pas d'une véritable épreuve de baccalauréat puisqu'au Baccalauréat chaque partie de l'épreuve composée porte sur une question différente du programme)
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DISSERTATION
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QCM
EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 1
EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 1 : Mobilisation des connaissances (4 points)
Sujet : Vous montrerez que la croissance économique est endogène
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Certains économistes montrent que la croissance économique est largement liée aux investissements réalisés dans différents capitaux, qu’ils soient technologiques, techniques, humains ou publics, chacun de ces capitaux générant des externalités positives sur la croissance économique. Ainsi, Romer explique que les investissements en capital technologique entrainent des investissements en connaissances et des dépenses de recherche et développement, elles-mêmes bénéfiques à d’autres entreprises. Ces « clusters » ou pôle de compétitivité, dans lesquels l’innovation d’une entreprise tend à profiter à d’autres, génèrent donc une croissance, qui est alors endogène. Barro, quant à lui, insiste sur l’impact des investissements dans les infrastructures. Les externalités positives d’un réseau de transport efficace se traduisent en gains de productivité du travail, ce qui accélère la croissance. Enfin, selon Lucas la croissance économique permet un investissement plus important dans l’éducation et la formation des travailleurs. Cet investissement en capital humain est générateur d’externalités positives au niveau de la productivité ici aussi.
Ces différents types d’investissement permettent donc à la croissance de s’autoentretenir. En ce sens, elle est donc endogène.
EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 2
EPREUVE COMPOSEE : Partie 2 : Etude d’un document (6 points)
Evolution des dépenses de recherche et développement (R&D)
et du PIB, en %, entre 1979 et 2016 en France
Questions :
1. Décrire l'évolution du PIB entre 1990 et 2000. (2 points)
2. A l'aide du document et de vos connaissances, expliquer la relation entre les dépenses de recherche et développement et la croissance économique. (4 points)
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1. Décrire l'évolution du PIB entre 1990 et 2000.
Entre 1990 et 2000, l’évolution du PIB obéit à différentes phases. Pendant la première période, de 1990 à 1992, sa croissance ralentit : le PIB augmente d’environ 4,5 % en 1990 et de moins de 2 % en 1992. La croissance économique a donc diminué de plus de 2 points de pourcentage. En 1993, le PIB connait une baisse ; cette année-là, la richesse créée par l’économie nationale a baissé d’environ 1 % par rapport à l’année précédente. Enfin, de 1994 à 2000, la croissance du PIB, certes irrégulière, progresse presque chaque année et retrouve en 2000 un niveau élevé d’environ 4 %.
2. A l'aide du document et de vos connaissances, expliquer la relation entre les dépenses de recherche et développement et la croissance économique.
La mise en relation des variations du PIB et des investissements en R&D témoigne d’une corrélation nette. Les dépenses en R&D contribuent à développer le progrès technique et favorisent ainsi les progrès de la productivité globale des facteurs (PGF). Cet effet d’offre est un moteur de la croissance économique.
De manière circulaire, la croissance économique favorise les profits des entreprises. Ces profits sont ensuite un des leviers possibles du financement de nouveaux investissements en R&D. Croissance économique et dépenses en R&D sont donc imbriquées.
Aujourd’hui, les économistes réfléchissent à la capacité du progrès technique, notamment les technologies de l’information et de la communication et l’intelligence artificielle, à générer une croissance comme d’autres innovations ont pu le faire auparavant. lien Melchior avec l’analyse de Philippe Aghion :
La destruction créatrice - « 3 questions à » Philippe Aghion (Collège de France)
EPREUVE COMPOSEE : Exemple de Partie 3
DISSERTATION
DISSERTATION : La hausse de la quantité de facteur travail
SUJET : La hausse de la quantité de facteur travail et de facteur capital suffit-elle à expliquer la croissance économique ?
Document 1
Une technologie générique n’est pas du « prêt-à-porter ». Sa mise en œuvre dans les différents secteurs de l’économie requiert des innovations secondaires « de procédé ». Chaque innovation secondaire adapte la technologie générique aux besoins d’un secteur particulier. Par exemple, la chaîne de montage est une innovation secondaire induite par la révolution de l’électricité dans le secteur automobile. La vente sur internet est une innovation dérivée des TIC et appliquée au secteur des services commerciaux. Ces innovations secondaires permettent d’améliorer le processus de production des entreprises, et ainsi d’augmenter leur productivité. D’où leur potentiel de croissance à long terme.
Cependant, la découverte de ces innovations secondaires demande du temps, ce qui est un premier élément permettant d’expliquer la réponse retardée de la croissance. A cela s’ajoute le fait que pour générer ces innovations secondaires il faut sacrifier des ressources qui auraient pu être utilisées dans la production.
Philippe Aghion, Céline Antonin, Simon Bunel, Le Pouvoir de la destruction créatrice, Odile Jacob, 2020
Document 2
Document 3 Taux de croissance annuels moyens du PIB et contribution des facteurs de production et de la PGF en points de pourcentage
Document 4
Au cours des années 1950, la croissance des économies communistes avait fourni le sujet d’innombrables ouvrages alarmistes et articles polémiques, mais quelques économistes qui s’étaient sérieusement penchés sur les racines de cette croissance commençaient à découvrir un tableau assez différent de celui qui était le plus souvent brossé. Les taux de croissance communiste étaient certes impressionnants, mais certainement pas magiques. La forte croissance de la production s’expliquait par la croissance rapide des facteurs de production […] inévitablement soumise à la loi des rendements décroissants. […] Les planificateurs de Staline avaient déplacé des millions de travailleurs de la campagne vers les villes, poussé des millions de femmes dans la force de travail et augmenté les heures de travail de millions d’hommes ; ils avaient mis en place de vastes programmes d’éducation et, surtout, réinvesti une part toujours croissante de la production industrielle du pays dans la construction de nouvelles usines. […] [Cependant] comme la croissance tirée par les facteurs de production est un processus par nature limité, il était pratiquement certain que la croissance allait ralentir.
Paul Krugman, « Le mythe du miracle asiatique », La mondialisation n’est pas coupable, La Découverte, 2000
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1- La croissance économique s'explique par une augmentation des quantités de facteur de production
A) L’importance du facteur travail
- Toutes choses égales par ailleurs, plus le nombre d’heures travaillées augmente, plus la production de richesses augmente : le PIB est en hausse, c’est la croissance économique ;
- La hausse des heures travaillées dépend à la fois de facteurs démographiques et de politiques publiques en matière de temps de travail (Document 4).
B) Le rôle du facteur capital travail
- Toutes choses égales par ailleurs, plus les investissements en capital fixe (équipements réutilisables tels que les bâtiments, les véhicules, les machines…) sont nombreux, plus le PIB est en hausse.
- L’investissement a un effet d’offre : investir, c’est avoir la possibilité de produire davantage de biens)
- L’investissement a aussi un effet demande : investir, c’est acheter des biens d’équipements aux entreprises qui les produisent. (Document 3)
La hausse du facteur travail et du facteur capital explique une partie de la croissance économique mais, comme le montre le document 3, leur contribution n’explique pas toute la croissance ; d’autres sources contribuent à expliquer le niveau de la croissance.
2- La croissance économique s'explique aussi par une amélioration qualitative des facteurs de production et l’environnement institutionnel
A) Le progrès technique, un facteur clé
- Le progrès technique entraîne des gains de productivité qui rendent le facteur travail et le facteur capital plus efficaces. On produit davantage avec autant de quantité de facteurs de production qu’avant : il y a donc hausse de la production, du PIB (canal de l’offre). Cela signifie aussi que l’on produit autant qu’avant avec moins de facteurs : il en résulte un enrichissement qui permet d’investir de nouveau.
- Le progrès technique favorise la croissance par le biais d’un effet-demande : du fait des gains de productivité, il permet de baisser le prix de vente et/ou d’augmenter les salaires, et ainsi le pouvoir d’achat, ce qui favorise un cercle vertueux de demande.
B) Des institutions favorables à la croissance économique
- Certaines institutions incitent les entreprises à investir en R&D, une dépense dont on n’est jamais certain qu’elle débouchera sur des innovations valables (Document 1). L’existence de brevets permet de pallier cette incertitude (Document 2)
- D’autres institutions favorisent l’état de droit, la lutte contre la corruption, des politiques de santé publiques efficaces, etc.
- La notion de croissance endogène montre qu’en investissant les fruits de la croissance dans certains capitaux (physique mais aussi humain, technologique et public), on engendre un processus circulaire progrès technique-croissance : de tels investissements sont d’autant plus probables que les institutions sont de bonne qualité.