Le concept de capital humain a été façonné par les travaux d’économistes fondateurs comme Shultz (1961) et Becker (1975). Le point de départ de ce courant de recherche consistait à s’interroger sur le rendement d’un investissement en éducation pour un individu donné. Afin d’évaluer le retour sur investissement de l’éducation, les économistes ont tout d’abord tenté de cerner le coût afférent à l’investissement en formation.
De manière simplifiée, il correspond à la somme des frais de scolarité ou de formation et du coût d’opportunité lié à cette activité (rémunérations sur le marché du travail auxquelles l’apprenant renonce en s’engageant dans une formation) […]. Le bénéfice attendu, quant à lui, se mesure par le surcroît de rémunération que l’apprenant peut obtenir sur le marché du travail tout au long de sa vie active. Ainsi, en investissant dans les études et la formation, les individus augmentent leur « capital humain », en l’occurrence leurs aptitudes et connaissances, ce qui leur permet d’occuper des emplois plus rémunérateurs. Le marché du travail étant au centre du raisonnement économique appliqué au capital humain, de nombreux économistes du travail ont poursuivi et développé des recherches tendant à montrer que des niveaux élevés d’éducation sont le plus souvent associés à des salaires plus élevés mais aussi à des risques plus faibles de chômage […].
D’autres économistes ont privilégié l’impact au niveau macroéconomique de l’augmentation du stock de capital humain dans une économie donnée. Le capital humain est ainsi perçu comme un facteur […] de la croissance et du développement au même titre que les infrastructures de transport et de communication. Il est un déterminant de la productivité d’une économie […].
Source : Alexandre Guillard et Josse Roussel, Le capital humain en gestion des ressources humaines : éclairages sur le succès d'un concept, Management & Avenir 2010/1 (n° 31).
Questions :
1) Rappelez la définition de capital humain.
2) A l’aide de vos connaissances et du texte, expliquez en quoi faire des études est un investissement en capital humain.
3) Expliquez le passage souligné.
4) Qui a pris en charge les 154,6 milliards d’euros de dépense intérieure d’éducation en 2017, évoquées dans le graphique ?
5) En quoi consiste ces dépenses ?
6) Quels sont les effets bénéfiques que l’on peut attendre de ces dépenses ?
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1) Rappelez la définition de capital humain.
Le capital humain est l'ensemble des connaissances et compétences accumulées par un individu et qui déterminent sa capacité à produire.
2) A l’aide de vos connaissances et du texte, expliquez en quoi faire des études est un investissement en capital humain.
Plus le capital humain d’un individu est élevé, plus il produit de valeur en un temps donné, autrement dit, plus sa productivité est importante. Cette productivité élevée est récompensée par un niveau de salaire élevé. Faire des études est donc un investissement en capital humain car cela augmente le niveau de connaissances et compétences et permet d’obtenir des rémunérations plus importantes. Le terme d’investissement implique qu’au départ, les études entraînent des coûts - coûts liés aux différents frais à supporter mais aussi coûts liés à l’entrée plus tardive dans la vie active (coût d’opportunité)- mais qu’en retour, elles offrent des avantages sur le marché du travail. Il s’agit de rémunérations plus élevées liées à la productivité plus forte, mais aussi, plus largement, de moindres risques d’être au chômage et d’occuper un emploi précaire ou à temps partiel subi.
3) Expliquez le passage souligné.
A l’échelle d’un pays, l’augmentation du capital humain permet d’augmenter la productivité et donc de produire plus de richesses. L’augmentation du capital humain permet donc d’accroître la croissance économique.
4) Qui a pris en charge les 154,6 milliards d’euros de dépense intérieure d’éducation en 2017, évoquées dans le graphique ?
L’Etat et les collectivités locales ont pris en charge les 154,6 milliards d’euros de dépense intérieure d’éducation en 2017.
5) En quoi consiste ces dépenses ?
Ces dépenses consistent à rémunérer le personnel d’éducation (enseignants, CPE, assistants d’éducation), le personnel de direction et d’entretien, construire des écoles, entretenir les locaux, acheter des fournitures…
6) Quels sont les effets bénéfiques que l’on peut attendre de ces dépenses ?
Ces dépenses augmentent le niveau de capital humain, ce qui est favorable à la croissance économique du pays. Elles peuvent aussi présenter des avantages sociaux : plus le niveau d’éducation est élevé, plus les incivilités sont rares, la participation politique est élevée. De plus, l’accès à l’éducation de tous permet une certaine égalité des chances et donc un sentiment de justice sociale. Ces éléments sont favorables à la cohésion sociale.