Guy Pilon, né en 1948, est fils d’un couple de boulangers. Guy a trois sœurs. Seul héritier potentiel du point de vue de ses parents et considéré peu doué pour les études, il est très rapidement désigné comme le successeur de l’entreprise de ses parents, détenue depuis plusieurs générations. Les filles, en revanche, sont poussées à prolonger leurs études et sont devenues respectivement institutrice, employée puis cadre à la SNCF et dessinatrice industrielle. Leurs études auraient été payées grâce à la vente d’un moulin familial. Guy, de son côté, ne souhaite pas devenir boulanger (notamment en raison des horaires de travail), mais accepte de suivre une formation de pâtissier. Pour cela, ses parents, toujours en activité, lui achètent en 1962 un fonds de pâtisserie dans un village proche, pour lequel ils embauchent un salarié chargé de faire tourner cette boutique tout en assurant l’apprentissage de Guy. En 1975, le père de Guy tombe malade. À cette occasion, le fonds de pâtisserie est transféré à la boulangerie familiale. Guy aide ses parents à la boulangerie, en tant que salarié, et fait la pâtisserie pour son propre compte. En 1977, le père de Guy meurt et c’est sa mère, Renée, qui devient officiellement la patronne de la boulangerie (Guy restant le patron de la pâtisserie). En 1992, Renée prend sa retraite. Elle effectue alors une donation-partage. Guy hérite officiellement de la boulangerie de ses parents.
Source : Céline Bessière et Sybille Gollac, « Les transferts économiques dans la reproduction sociale. Le cas des familles d’indépendants », Idées économiques et sociales, 2010
Questions :
1/ Pourquoi peut-on parler de reproduction sociale dans le cas de Guy ?
2/ Ses sœurs ont-elles connu une mobilité sociale ?
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Réponses :
1/ Guy est le fils d’un couple de boulangers et devient lui-même boulanger (avec un début de carrière en tant que pâtissier). La reproduction sociale prend aussi la forme de l’héritage du commerce familial.
2/ Les trois sœurs de Guy ne suivent pas le même parcours que Guy et n’ont pas la même profession. Elles deviennent toutes les trois salariées. Par contre, il est difficile de qualifier leur mobilité d’ascendante ou de descendante : la comparaison des professions indépendantes avec les professions salariées est souvent difficile.