Document 3
L’efficacité du marché repose largement sur une confiance mutuelle. La division du travail, l’expansion du commerce et des marchés créent autant d’opportunités d’investissement et d’échanges qui constituent les sources de la croissance du revenu. Pour que ces opportunités puissent se réaliser, un minimum de confiance doit unir les partenaires de l’échange. En effet, Il existe très souvent une différence d’information, un laps de temps ou une distance géographique qui peuvent donner l’opportunité à l’une des parties de profiter de l’échange aux dépens de l’autre. Les dispositions à commercer avec les autres, qu’il s’agisse de fournir un travail, d’investir ou d’acheter un bien dont la qualité n’est pas immédiatement vérifiable, sont coordonnées par la croyance en ce que les autres honoreront leurs contrats. Les relations marchandes ne pouvant pas être entièrement régulées par des clauses formelles, un grand nombre de règles sont non écrites et non vérifiables par une tierce personne.
Source : Yann Algan, Pierre Cahuc, La société de défiance, Editions Rue d’Ulm, 2007
Document 4
https://www.melchior.fr/video/yann-algan-le-role-de-la-confiance-dans-leconomie
Questions
1.En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?
2.Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand ?
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Questions (documents 3 et 4)
En quoi le marché du travail repose-t-il nécessairement sur la confiance ?
L’embauche d’un salarié sur le marché du travail est nécessairement fondée sur la confiance même si des procédures d’embauche ont été menées pour cerner le nouveau salarié de façon la plus aboutie possible. Il n’en reste pas moins que l’échange ne peut se faire sans la confiance dans les compétences, dans les capacités d’adaptation à des situations nouvelles, dans la probité du salarié, dans son investissement personnel etc.
Symétriquement, le salarié embauché s’intègre à l’entreprise parce qu’il a confiance dans la capacité de celle-ci à de développer, à lui fournir des conditions de travail favorables, à lui donner des opportunités etc. Salariés et employeurs doivent donc croire réciproquement que l’autre respectera les clauses de l’échange.
Quel est le principal problème à la base de tout échange marchand ?
A la base de tout échange, quel qu’il soit, il y a nécessairement des informations que les deux coéchangistes ne partagent pas à parts égales. Le vendeur sait tout de la qualité de son produit, y compris ses failles. L’acheteur sait qu’il est dans une position d’infériorité à cet égard. C’est le problème d’asymétrie d’information inhérent à tout échange (ce point sera étudié dans un chapitre ultérieur sur les défaillances du marché). Dans l’exemple précédent, l’échange ne peut donc avoir lieu que si l’acheteur accorde sa confiance au vendeur.