Document 3
Beaucoup disent que se doter d’une mission relève d’une volonté de communication, de marketing. L’argument se comprend mais en tant qu’économiste j’envisage aussi l’effet inverse, le risque réputationnel dans nos économies des réseaux sociaux en quête de transparence. Se doter d’une raison d’être ambitieuse peut être risqué – et heureusement qu’il en va ainsi. En cas de non-respect d’une raison d’être, les risques réputationnels sont majeurs, ce qui constitue aussi une condition d’auto-exécution de la raison d’être et ce qui contre en partie l’argument compréhensible du Commons ou Mission Washing (afficher n’est-ce pas déjà s’engager ?). Je pense alors qu’il est sans doute moins important de savoir si les entreprises choisiront d’être des « sociétés à mission » qu’elles se dotent d’une raison d’être collective (au service de l’intérêt général, dont la conception peut aussi transparaître dans le texte) permettant de répondre avec ambition aux exigences sociétales. Il faut donc tendre vers des raisons d’être d’intérêt général.
Source : Virgile Chassagnon, La théorie de la firme comme entité fondée sur le pouvoir : quelles missions pour l’entreprise ? , France Stratégie, juillet 2019
Exercice :
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Quelle est la principale critique portée aux notions de mission et de raison d’être ?
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Quel est le contre-argument présenté par l’auteur ?
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Exercice :
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Quelle est la principale critique portée aux notions de mission et de raison d’être ?
C’est le risque de faire de la raison d’être qu’une volonté de communication et de marketing, ce que certains ont appelé le « Green-Washing », renvoyant ainsi la définition d’une « mission » ou d’une « raison d’être » à un simple affichage de la part des entreprises. La RSE a donné lieu au même type de remarques critiques.
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Quel est le contre-argument présenté par l’auteur ?
L’auteur considère que l’affichage de la mission que se donne l’entreprise exercera une forte pression à réaliser l’objectif du fait d’un risque au niveau de la réputation, ce que beaucoup d’entreprises ne peuvent se permettre sans prendre des risques pour leur avenir.