En France, l’agriculture biologique a connu en une décennie « un changement d’échelle », a souligné la Cour des comptes, chargée du contrôle de la dépense publique, dans un rapport publié en juillet 2022. Elle estime cependant que « la politique de soutien à l’agriculture biologique reste insuffisante ».En 2021, les fermes bio représentaient 13,4 % de l’ensemble des exploitations françaises, contre 4 % en 2010, et occupaient 10,3 % de la surface agricole utile (SAU), contre 3 % en 2010. La SAU comprend les terres arables (grandes cultures, jachères, etc.), les surfaces toujours en herbe (prairies naturelles, alpages, etc.) et les cultures permanentes (vignes, vergers, etc.), sans inclure les bois et forêts. Malgré cet essor, l’État français n’atteindra pas les objectifs qu’il s’était fixés pour 2022, prévient la Cour des comptes. En 2017, il prévoyait la conversion en bio d’au moins 15 % de la SAU à cette date. Il prévoyait également que les repas servis dans les cantines publiques (hors restauration collective au travail du secteur privé) comptent au moins 20 % de produits biologiques au 1er janvier 2022. Ils en comptent moins de 7 %.
Il faut savoir qu’en France, les pouvoirs publics soutiennent financièrement, l’agriculture biologique depuis les années 1990 en raison de ses externalités positives. Ce concept a été développé par l’économiste britannique Arthur Cecil Pigou dans un ouvrage publié en 1920. Il proposait de mettre en place des subventions pour les activités qui produisent des externalités positives et des taxes pour sanctionner celles qui ont des externalités négatives. Suivant cette logique, l’agriculture biologique mérite d’être subventionnée, car ses multiples avantages en matière de santé et d’environnement ne sont pas suffisamment reflétés et valorisés dans les prix de vente. De nombreuses études françaises et internationales documentent une réduction substantielle du surpoids et de plusieurs maladies telles que le diabète et le cancer chez les consommateurs réguliers de produits bio, qui peut également s’expliquer par des facteurs sociologiques. L’agriculture biologique est également plus favorable pour le climat : elle émet moins de gaz à effet de serre tels que le protoxyde d’azote du fait de la non-utilisation d’engrais azotés. Elle améliore la fertilité des sols, favorise la biodiversité et réduit la pollution de l’eau, cette dernière étant principalement liée aux intrants chimiques utilisés par l’agriculture conventionnelle.
Bref ! Voici des éléments intéressants à commenter dans le cadre de nos programmes :
En seconde tronc commun on pourra faire un lien vers le chapitre :
- Comment se forment les prix ? à propos des effets d’une subvention .
En spécialité de première, il sera possible d’évoquer ces données dans le chapitre :
- Comment l’assurance et la protection sociale contribuent-elles la gestion des risques dans les sociétés développées ? sous l’angle de la mise en œuvre de principes de prévention par les mesures incitatives en faveur de l'agriculture bio.
Enfin en spécialité de terminale on pourra exploiter ces éléments dans le thème :
- Quelle action publique pour l'environnement ? pour illustrer l’échelle nationale d’action notamment.
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